De Livingstone à Maun – 5 jours, 716 km

Le 17 avril, nous avons quitté Livingstone, en Zambie, en direction de Maun, au Botswana. La semaine allait être chargée, avec plus de 700  km en 5 jours : la première journée faisait seulement 81 km car nous devions prévoir du temps pour traverser la frontière, mais les journées suivantes devaient faire 159, 158, 182 et 136 km respectivement.

La section de route sur laquelle nous roulons au Botswana a été baptisée « Elephant Highway » par les organisateurs du voyage, étant donné qu’on traverse de nombreux parcs nationaux et qu’il est très possible d’y croiser des éléphants alors qu’on roule à vélo. Le matin du 17, nous avons donc reçu quelques instructions sur ce qu’on devait faire en leur présence (en particulier : ne pas trop s’en approcher pour prendre des photos), et ça a été utile, car on a croisé un premier éléphant une vingtaine de kilomètres plus tard. Au début, j’étais bien content d’enfin voir un éléphant pendant mon trajet cycliste (et non pas pendant un safari), mais c’était un peu plus stressant quand j’ai appris qu’il avait foncé vers une cycliste qui passait avant moi pour lui faire peur. C’est peut-être gros, un éléphant, mais ça peut quand même courir à 40 km/h! Sachant cela, je ne suis pas trop fâché de ne pas avoir croisé d’autres éléphants sur la route par la suite.

J’en ai quand même vu plusieurs le soir même, lors d’une agréable croisière sur la rivière Chobe : on a vu quelques familles d’éléphants qui allaient s’abreuver en bordure de la rivière, et un autre qui se donnait un bain de boue : en séchant, la boue emprisonne les tiques. Lorsque la boue est sèche, l’éléphant se débarrasse des tiques et de la boue en se frottant sur des arbres.

Photo très mal cadrée (mais c'était le mieux que je pouvais faire d'où j'étais) pour vous montrer à quel point on était près des éléphants

Famille d'éléphants se déplaçant devant nous

Après la croisière, nous avons reçu des instructions plus détaillées sur ce qu’on doit faire en présence d’éléphants de la part d’une employée d’Elephants without borders. Entre autres : garder une distance d’au moins 100 m en tout temps, ne surtout pas séparer une maman éléphant de ses éléphanteaux en circulant entre eux (s’ils broutent des deux côtés de la route), et, si un éléphant fonce en notre direction et qu’il semble nous rattraper, essayer de le ralentir en zigzaguant ou en passant entre des arbres : l’éléphant peut être rapide, mais il est massif et ne change pas de direction si facilement.

Le jour suivant s’est bien déroulé, mais au lunch, on a appris que le camp serait 12 km plus loin que prévu, allongeant la journée de 159 à 171 km. Un peu tannant, mais je me suis dit que ça raccourcirait sûrement le lendemain d’autant, et que ce n’était donc pas si mal. Comme de fait… et nous avons appris au souper que le camp avait été déplacé car la responsable du groupe avait trouvé des traces de lions et un gros python à l’endroit où nous devions camper à l’origine… Ça valait donc la peine de faire 12 km supplémentaires cette journée-là!

Le lendemain s’est bien passé, mais on s’est fait prendre par une bonne averse (environ 25 mm de pluie selon ma tasse qui était restée à l’extérieur de ma tente) pendant la nuit, alors qu’il n’est pas supposé pleuvoir à ce temps-ci de l’année au Botswana. J’étais bien content de ne pas avoir laissé de linge sécher dehors pendant la nuit, contrairement à d’autres membres du groupe qui ont trouvé leurs vêtements tout mouillés à leur réveil.

La quatrième journée, nous devions rouler 182 km, et ça a été particulièrement pénible pour moi – je me faisais dépasser par des gens que je dépasse normalement. Arrivé au camp vers 16h, j’ai appris qu’un des deux mécaniciens de vélo était disponible et qu’il n’y avait pas de file d’attente – une rareté – et j’en ai donc profité pour faire changer ma chaîne, usée de plus de 6000 km, et ma cassette (les engrenages sur la roue arrière). En voyant mon vélo, il m’a demandé « and what about your bottom bracket? ». Ouais, qu’est-ce qu’il a mon axe de pédalier? Il était très lousse, ce qui me faisait perdre de l’énergie inutilement, mais je ne m’en étais pas rendu compte car il était bien lubrifié et ne faisait pas de bruit. Le mécano a donc nettoyé, huilé et serré mon axe de pédalier, puis il a changé la chaîne et la cassette, tel que demandé. Ensuite, il a serré des rayons sur ma roue arrière, démonté le moyeu de cette même roue et remplacé les roulements à billes, puis ajusté mon frein arrière… Tout ça alors que je n’étais allé le voir que pour un changement de chaîne et de cassette. Ça vous fait peut-être penser aux garagistes qui trouvent plein de bobos à votre auto quand vous allez faire changer vos pneus, mais dans notre cas, le mécano est gratuit… on est donc très choyés d’en avoir d’aussi dévoués !

Le lendemain, mon vélo roulait beaucoup mieux (même si son moteur était encore fatigué) et j’ai pu arriver à notre camp, à Maun, autour de 15h. J’ai ensuite organisé un groupe de 7  personnes pour faire un vol panoramique dans un avion 7 passagers au-dessus du delta de l’Okavango le lendemain, et j’ai pris ça relaxe par la suite.

À mon réveil, lors de notre journée de repos, j’ai eu la mauvaise surprise de découvrir des centaines de fourmis dans ma tente, ce qui a nécessité un nettoyage en profondeur. J’ai finalement réalisé que le fond de ma tente avait été percé par des épines et que les fourmis étaient entrées par ces petits trous, pour ensuite se rendre dans un de mes sacs à dos qui contenait de la nourriture malheureusement pas toute scellée. J’ai donc mis des rustines (patches)  sur ma tente, et, une fois la tente nettoyée et la nourriture infestée jetée, je me suis rendu en ville, où j’ai entre autres acheté des ziplocs pour protéger ma nourriture jusqu’à la fin du voyage. Je suis retourné au camp en début d’après-midi, où une navette allait venir nous chercher pour nous amener à l’aéroport pour notre vol panoramique, qui fera l’objet d’un prochain billet. À suivre donc…

En photos

Le paysage était peu inspirant pendant la majeure partie de la semaine, mais voici tout de même deux éléments qui ont attiré mon attention:

Traverse d'antilopes

Champ de tournesols à perte de vue

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6 réponses à De Livingstone à Maun – 5 jours, 716 km

  1. Anouchka dit :

    Salut Pierre-Luc!
    Je viens de recevoir ta carte postale, merci beaucoup! Je lis religieusement chacun de tes messages et je t’admire pour tout le kilométrage que tu fais!!! À ton retour, tu seras bon pour faire le tour de France?! Des fourmis, j’en ai connu pas mal aussi en Indonésie. En qq minutes ils pouvaient avoir infesté les aliments oubliés… mauvais souvenirs. Bref, prend soins de toi et j’ai hâte de te revoir.
    Gros becs XX
    Anouchka

    • Pierre-Luc Soucy dit :

      Merci pour le commentaire, Anouchka! Je suis beaucoup trop lent pour le Tour de France, mais je vais certainement continuer à faire du vélo à mon retour. 🙂

      Pour les fourmis, tout semble sous contrôle maintenant. La tente (et surtout ses fermetures éclair) n’ont plus qu’à survivre six jours et tout devrait être beau.

      J’ai hâte de te revoir moi aussi. À bientôt!

  2. plsavaria dit :

    Ce blogue manque de commentaires.
    Toujours plaisant a lire.
    Roxane fait demander si tu seras partant pour le brevet 300 a ton retour?

    • Pierre-Luc Soucy dit :

      Rien ne t’empêche de commenter plus souvent (ok, peut-être que tu n’as pas le temps, mais bon) 🙂

      Je ne suis pas partant pour le 300 parce que c’est la fds de mon retour, mais je compte faire le 200 la fds suivante, et possiblement le 400 en juin. On pourra se tenir au courant donc.

  3. Jonathan Sevigny dit :

    Pour te protéger des éléphants, achète toi une souris ! Mythbusters ont déjà fait le test et les éléphants sont dérangés par la présence des souris.

    À moins de 24h du scrutin, le NPD est toujours bon second dans les intentions de vote du pays. Et même moi je me suis laissé embarquer dans la vague orange et je voterai pour l’équipe de Layton demain !

    • Pierre-Luc Soucy dit :

      Hehe pour la souris. Faudra m’expliquer ce qui s’est passé avec les élections canadiennes à mon retour; je n’y comprends rien (surtout le fait que le Bloc se soit fait laver à ce point). J’espère que le gouvernement Harper majoritaire ne fera pas autant de dommages que plusieurs le craignent.

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