Traverser l’Afrique à vélo: combien ça coûte?

Ça fait maintenant presque un mois que je suis revenu au Québec, et somme toute, l’adaptation n’a pas été trop difficile. La première semaine, j’étais souvent fatigué et je manquais d’énergie, mais tout est revenu à la normale après avoir fait une randonnée de 200 km de vélo le 28 mai – go figure!

Je viens de faire un compte-rendu de mes dépenses de voyage, et j’ai pensé le partager avec vous, pour ceux qui aimeraient faire des voyages similaires.

Dépenses avant le voyage – 16 584$

Frais d’inscription payés à Tour d’Afrique Ltd 12 090$
Billet d’avion 1 370$
Matériel (de camping et pièces de vélo) 1 487$
Vaccins et médicaments 800$
Assurance-voyage 379$
Hôtel au Caire (4 nuits) 257$
Visas (Soudan et Éthiopie) 201$
Total des dépenses avant le voyage
16  584$

Le coût du matériel peut bien sûr grandement varier en fonction de ce que vous avez déjà et de comment vous souhaitez être équipé: dans le groupe, il y avait quelqu’un qui s’est payé un vélo en titane de 10 000$ pour le voyage, et une autre personne avec une tente à 1 000$. À l’autre extrême, un des cyclistes avait un vélo à 800$, et j’ai payé 80$ pour ma tente North Face usagée.

Le coût des vaccins et médicaments, ainsi que celui de l’assurance-voyage, peut aussi grandement varier en fonction de votre couverture actuelle: certains assureurs vont presque tout rembourser et vous couvrir pour les 4 mois du voyage, alors que d’autres sont moins généreux.

Dépenses pendant le voyage – 6 143$

J’ai été beaucoup moins discipliné pour consigner mes dépenses pendant le voyage qu’avant, alors tout ce que je sais, c’est le total que j’ai dépensé:

Total des dépenses pendant le voyage 6 143$

Parmi ces dépenses, on retrouve:

  • Les visas pour quelques pays;
  • Quelques nuits d’hôtel (moins de 350$ au total, même en comptant mes 3 nuits à Cape Town à la fin du voyage);
  • Beaucoup de nourriture  – les repas étaient fournis par l’organisateur du voyage la plupart du temps, mais pas lors de nos journées de congé (ce qui incluait les soupers la veille des jours de repos), et j’avais souvent des petites fringales en cours de journée;
  • Le matériel que j’ai dû remplacer en voyage (appareil photo, lunettes soleil, axe de pédalier, etc.);
  • Les nombreuses activités auxquelles j’ai participé (tour d’hélicoptère, tour d’avion, safari, visites d’endroits historiques, etc.).

Encore là, ce montant peut varier grandement d’une personne à l’autre. Ceux qui couchaient à l’hôtel dès qu’ils en avaient l’occasion ont payé pas mal plus cher pour l’hébergement que moi, qui ai presque tout le temps profité de nos campings gratuits. À l’opposé, ceux qui restaient au camping pour se reposer lors des journées de repos, plutôt que d’aller visiter les environs, ont probablement dépensé quelques milliers de dollars de moins que moi à ce chapitre. Tout dépend de vos intérêts et de vos priorités.

Total des dépenses – près de 23 000$

Le total des dépenses (22 727$) approche donc les 23 000$. Même si ça peut paraître cher comme voyage, je ne le regrette pas une seconde – pour moi, ça a été une expérience formidable.

Si vous prévoyez faire un voyage similaire et avez des questions, n’hésitez pas à me faire signe.

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Quatre mois de vélo en Afrique: avant/après

Voici ce que ça a donné:

À l’aéroport, au départ et au retour de mon voyage

J’ai perdu un peu de poids, mais pas tant que ça (142 lbs au départ et 139 lbs au retour), entre autres parce que la Namibie et l’Afrique du Sud m’ont aidé à regagner ce que j’avais perdu en Éthiopie et au Kenya.

Par ailleurs, les cheveux et la barbe ont beaucoup allongé – je ne me suis raccourci la barbe qu’à la mi-février, et je ne me suis pas fait couper les cheveux du voyage – mais ils seront raccourcis dans les prochains jours.

J’ai maintenant un peu de bronzage, mais surtout de superbes démarcations de bronzage que vous ne voyez pas sur la photo… c’est vraiment chic. 😉

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Voilà qui termine le récit de mon voyage. Je vous laisse là-dessus pour l’instant, et je compte faire deux autres billets dans les prochaines semaines, quand j’aurai un peu de temps: un sur les coûts d’un tel voyage, et un autre avec certains conseils et leçons apprises durant mon périple. À bientôt!

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Le Cap (Cape Town)

Mon vol de retour vers Amsterdam (puis Montréal) étant le mercredi 18 en fin de soirée, j’avais quatre jours à ma disposition pour découvrir le Cap entre mon arrivée (samedi 14) et mon retour à la maison. Je savais que je ne m’ennuierais pas, car la région a beaucoup à offrir… c’était plutôt une question de prioriser les activités que je voulais faire pendant mon séjour dans la ville.

La première journée, j’ai pris cela assez relaxe, étant donné que je devais me reposer de ma dernière semaine de vélo. J’ai donc fait le tri dans mes bagages pour déterminer ce que je voulais ramener au Québec, j’ai démonté mon vélo, et je me suis promené dans le quartier de notre hôtel, Sea Point. C’est ainsi que j’ai découvert trois épiceries dans un rayon d’environ 500 mètres ainsi que quelques restaurants que j’allais visiter les jours suivants.

Route des vins (oenotourisme)

Le lendemain, oenotourisme dans des vignobles de Stellenbosch, une des principales régions viticoles de l’Afrique du Sud, qui est elle-même le 9e pays producteur de vin dans le monde en termes de volume. Un ami passionné de vins d’une des cyclistes de notre groupe avait loué un autobus pour nous et nous servait de guide, ce qui nous a permis de passer une journée très agréable pour beaucoup moins cher que ce qu’aurait coûté l’équivalent organisé par l’hôtel. Au premier vignoble, nous avons eu droit à une visite des installations, et une description des procédés utilisés pour produire des vins de différentes qualités. La dégustation de vins a suivi, et à 11h30, nous avions déjà goûté à 9 vins différents! Sachant qu’il nous restait deux autres vignobles à visiter, certains membres du groupe commençaient à penser que la journée serait plus difficile que la plupart de nos journées de vélo… Heureusement que nous avions des crachoirs à notre disposition : même si nous n’avons pas craché de vins, nous avons au moins pu vider le fond de nos coupes dans le crachoir quand nous avions assez goûté. Les visites des deux autres vignobles ont été agréables, et, somme toute, j’ai goûté à quelques vins que j’ai bien aimés.

Différents formats de bouteilles de vin, du traditionnel 750 ml au 18 litres. Je peux vous dire que même vide, une bouteille de 18 litres en vitre, c'est assez pesant!

Tour de ville du Cap

Mardi, j’ai fait un tour de ville avec CitySightSeeing Cape Town, un opérateur qui fait un circuit touristique en autobus où les touristes peuvent débarquer/embarquer à une quinzaine d’arrêts différents pendant le parcours, avec des autobus qui passent aux vingt minutes. J’ai profité des commentaires audio dans l’autobus pour en apprendre plus sur l’histoire du Cap durant tout le parcours, et je suis débarqué à deux reprises : au V&A Waterfront et à la Table Mountain.

Le V&A Waterfront est un important site touristique au bord de la mer, développé sur d’anciens bassins du port du Cap. J’y ai marché un certain temps pour profiter du superbe décor, et j’ai ensuite fait quelques emplettes avant de reprendre l’autobus vers Table Mountain.

Bonhomme en caisses de coca-cola au V&A Waterfront

Pendant le trajet vers Table Mountain, j’espérais que le ciel se dégage au sommet, question que nous puissions avoir une belle vue sur la ville. Arrivés à destination, le ciel semblait semi-dégagé seulement, mais j’ai décidé de prendre le funiculaire pour monter au sommet quand même (j’aurais aimé monter à pied, mais je n’avais pas le temps) et je ne l’ai pas regretté. En effet, la vue était très belle au début de la montée, alors que nous étions toujours sous les nuages, et même si nous ne voyions plus la ville rendus en haut, les nuages autour de la montagne y donnaient un bel effet.

En route vers Table Mountain

Funiculaire à Table Mountain

Vue du sommet à Table Mountain

Après la visite de Table Mountain, je suis retourné à l’hôtel, puis je suis allé souper dans un restaurant chinois tenu par de vrais Chinois. C’est ainsi que j’ai pu goûter à l’efficacité du service asiatique après quatre mois de service à l’africaine : j’ai pu manger mon repas quatre services en moins de temps qu’il n’en prenait pour recevoir mon entrée dans certains restaurants du voyage.

Cap de Bonne-Espérance et environs du Cap

Pour ma dernière journée au Cap, j’ai décidé de faire un tour guidé qui allait me permettre de voir plusieurs attractions dans les environs de la ville.

Nous avons commencé la journée en roulant dans des quartiers huppés du Cap, où se trouvent de très belles plages protégées du vent par les montagnes. Par beau temps, on peut apparemment y observer des vedettes sud-africaines, mais aussi hollywoodiennes, s’y faire dorer au soleil.

Quartier huppé et plage

Par la suite, nous avons roulé sur Chapman’s Peak Drive, une route très panoramique prisée des cyclistes, qui sont d’ailleurs près de 30 000 chaque année à y rouler lors de la Cape Argus Bike Race.

Nous sommes ensuite allés voir des pingouins en bateau, puis nous sommes arrêtés à une ferme d’autruches avant d’arriver au Cap de Bonne-Espérance. C’est alors que j’ai appris que même si, contrairement à une croyance répandue, le Cap de Bonne-Espérance n’est pas le point le plus au Sud du continent africain (c’est le Cap des Aiguilles, un peu plus loin, qui détient ce titre), c’est un point important pour les navigateurs, car c’est à ce moment qu’ils commencent à naviguer vers l’Est près avoir longé la côte Ouest du continent depuis l’Équateur.

Cap de Bonne-Espérance

Après avoir dîné et marché vers le phare du cap, nous avons fait un peu de route pour arrêter dans une petite colonie de manchots du Cap, beaucoup plus petits que ceux de l’Antarctique (ils faisaient à peine 30 cm de haut), mais tout de même très jolis.

Manchots du Cap

Nous avons terminé la journée en arrêtant une heure aux jardins botaniques Kirstenbosch, les plus célèbres du pays. Ces derniers ont des collections très intéressantes (plantes médicinales, plantes aromatiques, etc.) dans un décor enchanteur, et j’aurais facilement pu y retourner pour une journée ou deux si j’avais été au Cap plus longtemps.

Après cette très belle journée de visites, je suis retourné à l’hôtel, puis j’ai soupé au resto, et j’ai pris un taxi vers l’aéroport du Cap. Dix-huit heures de vol et quatre heures de correspondances plus tard, j’allais être de retour au Québec.

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De Felix Unite au Cap – 6 jours, 723 km

Le lundi 9 mai, nous avons entamé notre dernière semaine de vélo du voyage : 6 jours et 723 km qui allaient nous mener à notre destination finale, le Cap. Après avoir roulé majoritairement sur des chemins de terre en Namibie, nous allions enfin rouler sur des routes pavées pour la majeure partie de la semaine.

La première journée s’est bien déroulée, avec une bonne montée graduelle (800 mètres sur 60 km probablement) entre la frontière Namibie/Afrique du Sud et le lunch, puis un peu de descentes par la suite. Je suis arrivé dans la ville de Springbok vers 14h, et j’en ai profité pour faire le plein de crème glacée Wimpy (une chaîne de fast-food) et aller faire quelques provisions chez Shoprite (chaîne de supermarchés) avant de me rendre au camp, à quelques minutes de vélo du centre-ville.

Le lendemain, nous nous sommes réveillés dans une température à laquelle nous n’étions plus habitués : mon thermomètre indiquait 4°C et c’était très humide. Malgré cela, nous avons pris la route vers 7h30, après que le brouillard se soit un peu dissipé, et nous avons profité de très beaux paysages dans les montagnes. En après-midi, en arrivant à destination dans le village de Garies, je suis allé dans un dépanneur pour voir ce qu’ils offraient, et j’en ai profité pour acheter un bon koeksister : c’est une pâtisserie sud-africaine qui correspond à une pâte frite trempée dans le sirop. Rien de meilleur pour la santé quoi…

Ce qu'on voyait juste après avoir quitté le camp la deuxième journée. C'était la première fois qu'on voyait une pancarte indiquant la distance au Cap sur le bord de la route.

Il faisait aussi froid que la veille lorsque nous nous sommes levés le troisième jour, et j’ai décidé de ne pas prendre de chances d’avoir froid à vélo : j’ai donc roulé tout l’avant-midi avec des bas de laine dans mes souliers de vélo (très chic!). La journée était relativement longue, avec ses 162 km dont 29 de chemins de terre, mais elle s’est bien passée dans l’ensemble. Toutefois, nous avons eu un vilain vent de face dans les derniers 50 km, alors qu’on s’approchait de la côte de l’Atlantique, ce qui fait que plusieurs d’entre nous sont arrivés très fatigués au camp. N’ayant plus que trois autres jours de vélo à faire, par contre, je savais que je saurais trouver l’énergie nécessaire.

La quatrième journée nous a permis de se reposer un peu, vu qu’elle faisait seulement 74 km, sur des chemins de terre d’assez bonne qualité dans l’ensemble. Je suis arrivé au camp à 13h, après être arrêté près d’une heure dans un café où j’ai mangé un bon gâteau aux carottes, ce qui m’a permis de me reposer en après-midi et de manger un bon fish&chips au restaurant du camping, alors que nous étions sur le bord de la mer.

Lors de notre avant-dernière journée de vélo, je me suis donné comme objectif d’essayer le plus de pâtisseries possibles en chemin (certains ont comme objectif d’arriver au camp en premier, mais je préférais me donner un objectif davantage à ma portée…). C’est ainsi que j’ai encouragé quatre commerçants différents en achetant des morceaux de gâteaux, mais aussi des hertzoggies (tartelettes) et des boules au chocolat qui ressemblaient à des Timbits. Après le dernier morceau de gâteau, je suis allé faire laver mon vélo dans un lave-auto manuel, question qu’il soit propre pour la dernière journée, et aussi pour éviter de ramener trop de cochonneries au Canada. Arrivé au camp, ma journée gastronomique s’est poursuivie : notre staff nous a préparé un délicieux dernier souper de camping, avec homard, moules, poisson frais et pain maison.

Avant-dernière journée: on approche de notre destination!

Samedi, c’était déjà la dernière journée du voyage. La route était relativement facile en avant-midi, et nous avons eu la bonne surprise d’avoir un vin et fromages pour le lunch. Après le lunch, nous avons roulé environ 30 km en convoi pour se rendre à l’EcoPark du Cap, où nous avons été accueillis par quelques dignitaires. Nous nous sommes ensuite rendus à notre hôtel, à quelques minutes de vélo de l’EcoPark, puis nous nous sommes préparés pour notre souper d’adieu.

Sur la plage, juste après le dernier lunch. La température de l'eau est apparemment aux environs de 12°C, alors je n'ai pas osé y aller..

Après le souper, une petite présentation a été faite où un prix était remis à chaque cycliste du groupe (j’ai eu « steady horse », car même si j’étais relativement lent, j’ai roulé 93 des 94 jours du parcours… je pense que ça allait bien avec ma philosophie de lentement mais sûrement pour ce périple), puis un diaporama avec les photos de 4 mois de voyage nous a été présenté, ce qui a ravivé beaucoup de souvenirs. La soirée a été très agréable.

J’ai visité le Cap dans les quelques jours qui ont suivi, ce qui fera l’objet d’un prochain billet.

En vrac

  • Le quatrième jour de la semaine, nous avons longé un chemin de fer nommé « Iron Ore Line » (je vous laisse deviner quel minerai les trains transportaient) pour une bonne partie de la journée. Nous avons vu de très longs trains électriques passer. J’étais trop paresseux pour compter les wagons, mais j’ai compté neuf locomotives sur un seul train (trois à l’avant, puis deux, puis trois, puis une dernière à l’arrière), et un autre cycliste du groupe m’a dit avoir compté 222 wagons. Heureusement, nous n’avons pas eu à attendre après un tel train à un passage à niveau!
  • Le dernier soir, un membre du groupe a décidé de mettre le feu à sa tente pour célébrer la fin du voyage (et contribuer à sa façon au réchauffement de la planète?). C’était très instructif de voir cela brûler, sachant que le tissu des tentes est généralement traité avec un retardateur de flammes. La tente a pris un bon 10 minutes à brûler, et c’était assez joli à voir :

    Tente qui brûle

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De Sesriem à Felix Unite – 5 jours, 683 km

[Billet rédigé le 8 mai]

Le 3 mai, nous avons entamé l’avant-dernière section de notre périple, soit cinq jours majoritairement sur des chemins de terre, entre Sesriem et le camp de Felix Unite, en Namibie.

Le premier matin, j’ai eu ma première crevaison sur route du voyage – mes trois autres s’étant produites à nos camps – ce qui m’a permis de constater que ma pompe de vélo n’est plus très bonne pour mettre une pression d’air raisonnable dans mes pneus. À cause de cela, ça m’a pris 45 minutes pour réparer ma crevaison et mettre 40 psi de peine et de misère dans le pneu. J’ai ensuite roulé jusqu’au lunch, où j’ai pu utiliser une pompe du Tour d’Afrique pour monter à 70 psi, pression beaucoup plus sécuritaire pour éviter des crevaisons subséquentes. La route du matin était pénible, avec un bon vent de face et une température qui a monté à plus de 40°C. Certaines personnes ont d’ailleurs manqué d’eau avant de compléter les 72 km les menant au lunch, ce qui les a incitées à prendre le camion-lunch pour se rendre du lunch au camp. Pour ma part, je n’étais pas certain d’avoir le temps de me rendre au camp de clarté, mais je me suis quand même essayé, et j’ai finalement pu profiter d’un bon vent de dos pour les derniers 50 km. Je suis donc arrivé au camp à 16h10. Journée longue et difficile, donc, mais tout de même agréable… d’autant plus que j’ai pu acheter de la crème glacée au dépanneur du camp pour me récompenser à mon arrivée.

Route lors de la première journée

La deuxième journée, il faisait tout aussi chaud, et nous avions une bonne montée en avant-midi. Du kilomètre 103 à la fin de la journée 50 km plus loin, par contre, nous roulions sur un chemin de terre d’assez bonne qualité, où j’ai pu faire une moyenne de 30 km/h grâce à un bon vent de dos, ce qui m’a permis d’arriver au camp vers 15h30. Je me disais que le lendemain serait assez facile, vu qu’on n’avait que 30 km à faire sur cette même route en bon état, puis nous serions sur l’asphalte pour les 94 km suivants.

Erreur… Il a plu durant la nuit, et ce qui était une très belle route la veille était rendu une étendue de boue, où j’ai fait les 30 km de peine et de misère en 3h. Heureusement, le village de Bethanie m’attendait avec un magasin et une pâtisserie où j’ai pu manger deux portions de croustade aux pommes, deux barres de chocolat et une demi-boîte de biscuits pour reprendre des forces avant de poursuivre ma route. Finalement arrivé au camp vers 15h, j’ai appris que près de la moitié des cyclistes du groupe avaient opté pour faire la route en camion après avoir fait quelques kilomètres dans la boue : les camions de support leur ont offert des lifts. Je suis bien content d’avoir complété la journée sur mon vélo malgré tout – c’est toujours plus satisfaisant que de le faire en camion.

Je pense que je ne suis jamais allé dans la municipalité de Béthanie près de St-Hyacinthe, mais j'aurai été dans le village du même nom en Namibie!

Pour la quatrième journée, nous étions de retour sur les routes de terre – en fait, sur une route qui était fermée à la circulation automobile, mais que les organisateurs du voyage ont décidé de nous faire emprunter tout de même. Le lunch était prévu au kilomètre 50, mais a finalement eu lieu au kilomètre 25, car une rivière traversait la route et empêchait nos camions de poursuivre leur chemin. Pour notre part, nous sommes passés sur un pont de trains tout près et avons pu profiter d’une route dont l’état s’améliorait à mesure que la journée avançait et que le soleil l’asséchait. Je suis arrivé au camp à 13h20 (après avoir commencé autour de 6h20) et j’ai enfin pu profiter d’un après-midi de repos, bien utile avec la journée qui nous attendait le lendemain.

Malgré la pancarte, c'est bel et bien la route que nous avons empruntée

Un peu embêtante, cette rivière sur la route... heureusement qu'il y avait un pont de trains à proximité

Samedi était en effet une longue journée de 172 km, dont les 126 premiers étaient sur des chemins de terre. Avec seulement 11 heures de clarté, je devais avoir une moyenne de 16 km/h avec les arrêts pour terminer la journée avant le coucher du soleil, et je n’étais pas certain d’y arriver. N’ayant pas d’odomètre fonctionnel, je ne pouvais pas non plus juger de mon progrès en temps réel… j’ai donc décidé de me pousser un peu, et je suis arrivé sur l’asphalte vers 13h50. On avait alors un vilain vent de face, par contre, et j’ai trimé dur pour arriver au camp juste avant 16h. J’étais alors prêt à profiter de ma dernière journée de repos du voyage. Au menu : manger, dormir, faire un peu de lavage et bloguer…Rien de trop forçant donc.

Paysage de désolation lors de la journée vers Felix Unite

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Nous sommes maintenant au Cap

C’est fait. Après 4 mois et plus de 10 000 km de vélo, nous avons atteint la ville du Cap (Cape Town ou Kaapstad pour les intimes) cet après-midi. Nous sommes maintenant dans la ville la plus au sud du continent africain, mais surtout au point final de notre périple à vélo. Ce soir, c’est déjà notre souper d’adieu, après un superbe voyage que je ne regrette aucunement.

Après le souper d’adieu, je vais me reposer en dormant dans un lit pour la première fois depuis le 7 mars, puis démonter mon vélo pour l’emballer demain. Ensuite, je vais profiter de quelques jours au Cap pour visiter la ville et les environs avant de quitter le pays mercredi pour arriver à Dorval jeudi. Je passerai alors quelques jours dans mon patelin (Saint-Hyacinthe) avant de réintégrer mon appartement à Montréal.

Je vous tiendrai au courant de nos derniers jours de vélo et de mes découvertes au Cap dans les prochains jours. À bientôt!

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Sesriem et Sossusvlei

Le 2 mai, nous avions une journée de repos à Sesriem, dans le désert namibien. Sachant que les dunes de Sossusvlei sont la principale attraction du secteur et qu’elles sont situées à environ 60 km de Sesriem, nous nous sommes rapidement informés de nos options pour se rendre aux dunes à notre arrivée dans le village. La réceptionniste de notre camping nous a alors dit qu’elle pouvait organiser des 4×4 pour nous y transporter tôt le matin, et qu’on pourrait alors voir le soleil se lever sur les dunes. Pour cela, par contre, il faudrait partir à 5h15. Ça doit en décourager plusieurs, mais comme nous somme généralement déjà debout à cette heure lors de nos journées de vélo, ce n’était pas un problème pour bon nombre d’entre nous : 33 personnes se sont inscrites.

Le 2 mai, nous sommes donc partis à 5h15 vers les dunes, et nous n’avons pas été déçus, la vue étant assez impressionnante. Le conducteur de notre 4×4 nous a pointé la dune la plus haute du secteur, Big Daddy, haute de 325 mètres, et nous a demandé si nous voulions la monter. Bien sûr! Nos jambes ne travaillent pas assez lors des journées de vélo, alors il faut bien faire un peu d’exercice supplémentaire lors de nos journées de congé, right?

C’est ainsi que plusieurs d’entre nous sommes monté au sommet de Big Daddy, d’où nous avions une très belle vue sur les environs.  Après avoir relaxé au sommet de la dune, je suis descendu par moi-même vers Dead Vlei, une vallée emprisonnée par des dunes qui reçoit très peu de précipitations, et où se trouve une forêt d’arbres pétrifiés : ces arbres vivaient dans Dead Vlei il y a très longtemps, alors que la vallée recevait davantage d’eau, et sont par la suite morts par manque d’eau. Comme l’air est très sec, le bois n’a pas pourri, mais il a plutôt séché, et les arbres ont donc gardé leur forme.

Voici une sélection de photos que j’ai prises dans le secteur de Sossusvlei, au péril de mon appareil photo par ailleurs : le sable qui a pénétré dans l’objectif l’a rendu inutilisable, et je suis maintenant de retour à ma première caméra du voyage. Le zoom ne fonctionne plus (encore là à cause du sable, égyptien cette fois), mais au moins, je peux continuer à prendre des photos.

Gens montant vers le sommet de Big Daddy

Petite pause en haut de Big Daddy

Forêt d'arbres pétrifiés à Dead Vlei

Arbre pétrifié à Dead Vlei

Paysage de dunes

Sossusvlei - là où l'eau s'accumule dans le secteur

Sesriem

Après avoir entendu des commentaires très positifs de collègues qui y avaient mangé la veille, j’ai décidé de me gâter et de profiter du buffet du souper à la Sossusvlei Lodge, voisine de notre camping. La principale attraction était la sélection de viandes sauvages : j’ai ainsi pu goûter à de l’élan, de l’autruche, du springbok et du gnou, tous très bons. Les entrées étaient aussi très bonnes, et bien que j’aie déjà mangé de meilleurs desserts, c’était agréable de pouvoir en essayer une certaine variété. Pour environ 35$, le buffet valait vraiment la peine… à ne pas manquer si vous vous trouvez dans le secteur éventuellement!

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De Windhoek à Sesriem – 3 jours, 321 km

Le 29 avril, nous avons entamé la dernière section du voyage (14 jours de vélo et 2 jours de repos) en quittant Windhoek vers Sesriem, un trajet de 321 km que nous allions faire en 3 jours. Avant de quitter Windhoek, nous avons été avisés que les chemins de terre et de gravier qui nous attendent jusqu’à la frontière sud-africaine (8 jours de vélo plus tard) sont généralement en très bon état. Toutefois, la Namibie connaît présentement son record des 70 dernières années pour la pluie, alors certaines routes pourraient être endommagées. Sachant cela, et fidèle à mon habitude pendant ce voyage, je me suis préparé mentalement pour le pire, tout en espérant le mieux (prepare for the worst, hope for the best).

La première journée commençait par ce que notre chef de groupe a décrit comme étant « a nice warm-up », c’est-à-dire une montée d’environ 400 m vers l’extérieur de Windhoek. De là, nous avons pu observer la végétation semi-désertique du Kalahari dans un beau décor montagneux.

Végétation du Kalahari

Nous avons ensuite pu redescendre ce que nous avons monté, et avons profité de bons vents de dos (enfin!) pour le reste de la journée. La journée n’a donc pas été trop difficile.

Descente dans le désert

Le lendemain, nous avons profité d’une route en assez bonne condition en début de journée, avec de très beaux paysages.

Beau paysage

Nous avons ensuite été avertis que de bonnes pentes s’en venaient, alors que nous allions monter un col puis redescendre vers un plateau dans le désert.

Pentes abruptes. Interdit aux camions, remorques et caravanes.

Peu après, nous avons dû marcher à côté de nos vélos pour traverser une mare de boue où un camion était pris.

Mare de boue

Après avoir traversé quelques autres mares de bout et monté une bonne côte, nous sommes arrivés en-haut du col, où nous avions une superbe vue sur le plateau devant nous. Pour vous donner une idée, j’ai été presque aussi émerveillé en voyant la scène devant moi que lorsque j’ai vu le Grand Canyon pour la première fois. Aucune photo ne peut rendre justice à un tel paysage – peut-être un film IMAX, et encore… – alors je suis bien content de l’avoir vu de mes propres yeux. Ceci dit, voici quand même quelques photos pour vous donner une idée.

Plateau du Namib

Moi devant le plateau du Namib

Après être arrêté une trentaine de minutes pour admirer le paysage devant moi, j’ai entamé la descente vers le plateau du désert. Cette descente était assez abrupte, avec un gradient moyen de 12,5% pendant 4 km – et certains segments étaient presque plats, ce qui implique que d’autres avaient une pente supérieure à 12,5%. Heureusement pour nous, les segments les plus abrupts avaient été pavés avec du pavé uni, ce qui les rendaient un peu moins dangereux. J’ai tout de même fait très bon usage de mes freins à disques…

Descente en pavé uni

Les 45 km suivant la descente jusqu’au camp ont été difficiles pour moi à cause de la chaleur et des ondulations sur la route, mais j’ai été bien récompensé en arrivant à destination : de la délicieuse tarte aux pommes et des muffins au son m’attendaient. En effet, un boulanger/pâtissier a ouvert un commerce dans la petite bourgade de Solitaire en 1992, est devenu réputé pour sa tarte aux pommes, et en produit maintenant plus de 100 kg par jour pour les touristes de passage. Les portions sont assez généreuses, faisant probablement autour de 1000 calories, mais mon morceau de tarte m’a ouvert l’appétit, et c’est ainsi que j’ai pu réaliser que ses muffins au son étaient tout aussi bons. J’ai complété ma collation avec une barre de crème glacée achetée à la station-service et un petit sac de chips pour les électrolytes. Et oui, je perds quand même du poids durant ce voyage…

La troisième journée, nous avons encore une fois profité d’un intéressant paysage. La montagne suivante, à la forme particulière, se dressait devant nous pour la majeure partie du trajet.

Montagne

D’autres montagnes et petits lacs créaient aussi de bonnes occasions photos :

Beau paysage

J’ai profité pleinement de la courte journée de 83 km et du vent de dos qui nous accompagnait et je suis arrivé au camp un peu avant midi. C’est alors que j’en ai profité pour prendre mon deuxième dîner de la journée, puis pour m’inscrire pour un voyage en autobus vers les dunes de sable de Sossusvlei le lendemain. J’ai ensuite pris le reste de l’après-midi relax et rédigé ce billet pour mon blogue. Je vous reparlerai de Sossusvlei dans un prochain billet.

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De Maun à Windhoek – 5 jours, 825 km

Le 23 avril, nous sommes partis de Maun, au Botswana, en direction de la capitale namibienne : Windhoek. La semaine s’annonçait longue, avec des bonnes distances à chaque jour : 157, 140, 207, 162 et 159 km, pour un total de 825 km en cinq jours. Toutefois, nous devions être aidés par un vent de dos la majeure partie du temps, selon la direction des vents dominants dans la région.

La première journée, nous avons effectivement eu un vent de dos, ce qui m’a permis de compléter les 157 km en 6h30 en incluant les arrêts, une excellente performance dans mon cas. Le lendemain, nous avions un vent de dos jusqu’au lunch, puis ça s’est gâté : j’ai donc pris le même temps pour faire 140 km que pour les 157 de la veille.

Là où c’est devenu vraiment difficile, par contre, c’est le troisième jour, où nous devions rouler 207 km. La fatigue des trois derniers mois et deux bonnes averses ajoutaient au défi de la distance, mais c’est surtout le fort vent de face que nous avons eu pendant les deux tiers du trajet qui nous a fait mériter notre souper… heureusement que le vent a tourné pendant les 60 derniers km, car je n’aurais probablement pas été en mesure d’arriver au camp avant le coucher du soleil. Au final, les 207 km m’ont pris 12h30 à faire, en incluant les arrêts et le passage des douanes vers la Namibie (une trentaine de minutes).

Le lendemain, malgré la fatigue, j’étais sur la route un peu avant 6h pour pouvoir prendre mon temps pour les 162 km que j’avais devant moi. Les premiers 16 km m’ont pris 1h, ce qui n’est jamais très motivant, mais ça s’est mis à mieux aller par la suite, et je suis arrivé dans la ville de Gobabis (au km 110) vers midi. Après être arrêté au guichet automatique pour retirer des dollars namibiens, je me suis rendu dans une boucherie/pâtisserie qui nous avait été recommandée par les organisateurs du voyage pour ses bons gâteaux. Il n’y avait malheureusement plus de gâteaux, car les stocks de la journée avaient été dévorés par des cyclistes affamés qui étaient arrivés avant moi… j’ai donc opté pour un « steak burger », un genre de hamburger avec une tranche de steak à la place de la boulette de steak haché. Quand je l’ai reçu, j’ai compris que les Namibiens s’y connaissaient en matière de protéines, probablement grâce à leur héritage allemand : la tranche de steak dans mon burger devait faire un bon 225 g (une demi-livre), et ce dernier contenait aussi du fromage et un œuf cuit… pas si mal pour environ 6$. Je suis resté une bonne heure et demie dans le restaurant car il s’était mis à pleuvoir très fort dehors, puis je suis retourné sur mon vélo pour compléter les 52 km restants en près de 3h. Longue journée donc…

La dernière journée du segment a elle aussi été compliquée par des vents de face, avec un segment de 10 km entre l’aéroport de Windhoek et la ville-même qui m’a pris 1h. Heureusement, tout le trajet n’a pas été aussi pénible, et je suis arrivé à Windhoek vers 14h. Un peu avant d’arriver à l’intersection de l’avenue Robert Mugabe (oui oui!), j’ai vu un magasin de vélo, mon premier depuis le début du voyage. Je suis donc arrêté pour acheter un nouvel axe de pédalier, mon ancien étant plutôt usé. Le magasin n’avait qu’un Shimano XTR, assez haut de gamme, de compatible avec mon vélo dans son inventaire, et j’ai donc payé l’équivalent de 100$ pour mon nouvel axe de pédalier… mais c’est le prix à payer pour en avoir un en Afrique. Après avoir fait cet achat, je me suis dirigé vers notre camp.

Windhoek

Le soir de notre arrivée à Windhoek, je me suis joint à une trentaine de membres de notre groupe pour aller chez Joe’s Bierhouse, un restaurant bien connu de Windhoek qui sert de la bière, comme son nom l’indique, mais aussi des viandes exotiques. C’est ainsi que j’ai goûté à mon premier steak de zèbre à vie. La portion était généreuse, et la viande était très bonne. Ça goûtait un peu comme le bœuf, ou possiblement comme le cheval (mais ça fait trop longtemps que j’ai mangé du cheval pour comparer).

Windhoek n’étant pas une ville très touristique, il n’y a pas d’attraction majeure à visiter (certains locaux nous ont dit que la meilleure chose à faire était d’aller au cinéma…). J’ai donc profité de notre journée de repos pour me reposer et pour trouver un café internet où j’étais content de payer 5$ de l’heure pour l’accès à internet, car la connexion était relativement rapide, pour la première fois depuis que j’ai quitté l’Égypte. J’ai donc réussi à faire tout ce que je voulais (courriels, blogue, réservation hôtel au Cap, etc.) en 1h30, alors que ça m’aurait probablement pris 5h pour accomplir les mêmes tâches dans la plupart des cafés internet que j’ai visités durant le voyage.

En vrac

Cette annonce d’un magasin de meubles au Botswana à attiré mon attention : achetez l’ensemble de meubles pour 9999 pulas, ou 24 mensualités de 799 pulas en plus d’un dépôt de 1100 pulas (ce qui revient à payer plus du double!). Je sais que l’inflation est plus élevée au Botswana qu’au Canada et que le taux de défaut sur les prêts est probablement supérieur, mais quand même…

Annonce de meubles

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Des nouvelles fraîches

Petit mot pour dire que je suis maintenant rendu au camp Felix Unite, près de Noordhoover, à la frontière entre la Namibie et l’Afrique du Sud. Depuis Windhoek, où j’ai écris les deux derniers billets qui sont parus sur ce blogue, nous avons fait huit jours de vélo, principalement sur des chemins de terre, pour se rendre jusqu’ici : trois jours jusqu’à Sesriem, où nous avions une journée de repos, puis cinq jours par la suite. Les cinq derniers jours en particulier ont été une bonne source de défis, étant donné que 2011 est une année record pour la pluie en Namibie et que certaines routes que nous avons empruntées étaient en piteux état. Par contre, nous avons été récompensés par de splendides paysages.

Depuis quelques jours, nos journées débutent au son de The Final Countdown, de Europe : il reste maintenant seulement six jours et moins de 750 km de vélo avant notre arrivée au Cap le samedi 14 mai.

Je vais essayer de mettre quelques nouveaux billets en ligne dans les prochains jours (j’en ai déjà deux qui attendent sur mon laptop), tout dépendant de la disponibilité d’internet et de ma batterie de laptop. Sinon, ça ira après mon arrivée au Cap. À bientôt !

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