Vol panoramique au-dessus du delta de l’Okavango

Lors de notre journée de repos à Maun, au Botswana, plusieurs d’entre nous souhaitaient faire un vol panoramique d’une heure au-dessus du delta de l’Okavango, ce qui permet de bien voir le delta et les animaux qui y vivent en peu de temps. Le prix est assez raisonnable, aussi : pour un avion de 7 passagers rempli à capacité, c’est 105$ US par personne.

Dès mon arrivée à Maun la veille du jour de congé, je me suis donc affairé à former un groupe de 7 personnes, ce qui n’a pas été une mince tâche car plusieurs personnes avaient déjà formé des groupes et s’étaient inscrites (je suis parmi les cyclistes les plus lents du groupe, donc parmi les derniers à arriver au camp). D’un autre côté, il fallait faire vite, car il y avait un risque de pénurie d’avions pour faire des vols la seule journée où nous étions en ville. Après une trentaine de minutes de recherches, j’ai donc réussi à former le groupe, et une autre demi-heure plus tard, nous avions la confirmation qu’un avion était disponible pour nous.

Le 22 avril, nous nous sommes donc rendus à l’aéroport international de Maun pour notre vol prévu pour 15h00. Nous avons reçu nos cartes d’embarquement, et c’est là que j’ai réalisé que c’était la première fois de ma vie que mon itinéraire se terminait dans la ville de départ :

Carte d'embarquement

L’avion, un Gippsland GA8 Airvan, comportait quatre rangées de deux sièges, pour 1 pilote et 7 passagers. J’ai eu la chance d’avoir le siège à côté du pilote, alors je pouvais regarder à l’extérieur à ma droite ainsi que devant moi… j’avais aussi une très bonne vue sur le tableau de bord de l’avion.

Notre avion

La vue que j'avais sur notre pilote et ses instruments

Le vol s’est bien déroulé, et nous avons vu des éléphants, des girafes, des antilopes et des zèbres, en plus des très beaux paysages du delta de l’Okavango. Nous voyions les animaux relativement bien, car nous volions autour de 500 pieds au-dessus du sol, mais c’était très difficile de prendre des photos à cause de la vitesse de l’avion : le temps de faire le focus sur un troupeau d’éléphants, par exemple, il n’était déjà plus dans notre champ de vision. Voici tout de même quelques photos que j’ai prises pendant le vol, que j’ai bien apprécié et que je recommande fortement aux gens qui se rendent à Maun :

Éléphants s'abreuvant (n'hésitez pas à cliquer sur la photo pour l'agrandir)

Vue du delta

Vue du delta pendant un virage (dans le bas de la photo, c'est le haut du tableau de bord de l'avion)

Vue aérienne de Maun, juste avant notre atterrissage - on remarque qu'il n'y a que la route principale qui est asphaltée

En vrac

Même si nous faisions un vol privé au-dessus du delta, nous devions passer la sécurité (le détecteur de métal) à l’aéroport, et j’avais un problème : j’avais une paire de ciseaux dans mes poches, suite aux réparations que j’avais faites à ma tente le matin même. « Sir, you’re not allowed to take these through security. » J’ai donc dû les laisser là et les reprendre après le vol. Ceci dit, dans l’avion, j’étais assis à côté du pilote, et j’avais un accès physique aux contrôles de l’avion, dont certains boutons qui étaient directement devant moi. Faut croire que ça, ce n’est pas grave, mais j’aurais pu faire de gros dommages avec mes ciseaux par contre ! Je crois que c’est préférable de ne pas chercher la logique dans ces mesures de sécurité-là…

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De Livingstone à Maun – 5 jours, 716 km

Le 17 avril, nous avons quitté Livingstone, en Zambie, en direction de Maun, au Botswana. La semaine allait être chargée, avec plus de 700  km en 5 jours : la première journée faisait seulement 81 km car nous devions prévoir du temps pour traverser la frontière, mais les journées suivantes devaient faire 159, 158, 182 et 136 km respectivement.

La section de route sur laquelle nous roulons au Botswana a été baptisée « Elephant Highway » par les organisateurs du voyage, étant donné qu’on traverse de nombreux parcs nationaux et qu’il est très possible d’y croiser des éléphants alors qu’on roule à vélo. Le matin du 17, nous avons donc reçu quelques instructions sur ce qu’on devait faire en leur présence (en particulier : ne pas trop s’en approcher pour prendre des photos), et ça a été utile, car on a croisé un premier éléphant une vingtaine de kilomètres plus tard. Au début, j’étais bien content d’enfin voir un éléphant pendant mon trajet cycliste (et non pas pendant un safari), mais c’était un peu plus stressant quand j’ai appris qu’il avait foncé vers une cycliste qui passait avant moi pour lui faire peur. C’est peut-être gros, un éléphant, mais ça peut quand même courir à 40 km/h! Sachant cela, je ne suis pas trop fâché de ne pas avoir croisé d’autres éléphants sur la route par la suite.

J’en ai quand même vu plusieurs le soir même, lors d’une agréable croisière sur la rivière Chobe : on a vu quelques familles d’éléphants qui allaient s’abreuver en bordure de la rivière, et un autre qui se donnait un bain de boue : en séchant, la boue emprisonne les tiques. Lorsque la boue est sèche, l’éléphant se débarrasse des tiques et de la boue en se frottant sur des arbres.

Photo très mal cadrée (mais c'était le mieux que je pouvais faire d'où j'étais) pour vous montrer à quel point on était près des éléphants

Famille d'éléphants se déplaçant devant nous

Après la croisière, nous avons reçu des instructions plus détaillées sur ce qu’on doit faire en présence d’éléphants de la part d’une employée d’Elephants without borders. Entre autres : garder une distance d’au moins 100 m en tout temps, ne surtout pas séparer une maman éléphant de ses éléphanteaux en circulant entre eux (s’ils broutent des deux côtés de la route), et, si un éléphant fonce en notre direction et qu’il semble nous rattraper, essayer de le ralentir en zigzaguant ou en passant entre des arbres : l’éléphant peut être rapide, mais il est massif et ne change pas de direction si facilement.

Le jour suivant s’est bien déroulé, mais au lunch, on a appris que le camp serait 12 km plus loin que prévu, allongeant la journée de 159 à 171 km. Un peu tannant, mais je me suis dit que ça raccourcirait sûrement le lendemain d’autant, et que ce n’était donc pas si mal. Comme de fait… et nous avons appris au souper que le camp avait été déplacé car la responsable du groupe avait trouvé des traces de lions et un gros python à l’endroit où nous devions camper à l’origine… Ça valait donc la peine de faire 12 km supplémentaires cette journée-là!

Le lendemain s’est bien passé, mais on s’est fait prendre par une bonne averse (environ 25 mm de pluie selon ma tasse qui était restée à l’extérieur de ma tente) pendant la nuit, alors qu’il n’est pas supposé pleuvoir à ce temps-ci de l’année au Botswana. J’étais bien content de ne pas avoir laissé de linge sécher dehors pendant la nuit, contrairement à d’autres membres du groupe qui ont trouvé leurs vêtements tout mouillés à leur réveil.

La quatrième journée, nous devions rouler 182 km, et ça a été particulièrement pénible pour moi – je me faisais dépasser par des gens que je dépasse normalement. Arrivé au camp vers 16h, j’ai appris qu’un des deux mécaniciens de vélo était disponible et qu’il n’y avait pas de file d’attente – une rareté – et j’en ai donc profité pour faire changer ma chaîne, usée de plus de 6000 km, et ma cassette (les engrenages sur la roue arrière). En voyant mon vélo, il m’a demandé « and what about your bottom bracket? ». Ouais, qu’est-ce qu’il a mon axe de pédalier? Il était très lousse, ce qui me faisait perdre de l’énergie inutilement, mais je ne m’en étais pas rendu compte car il était bien lubrifié et ne faisait pas de bruit. Le mécano a donc nettoyé, huilé et serré mon axe de pédalier, puis il a changé la chaîne et la cassette, tel que demandé. Ensuite, il a serré des rayons sur ma roue arrière, démonté le moyeu de cette même roue et remplacé les roulements à billes, puis ajusté mon frein arrière… Tout ça alors que je n’étais allé le voir que pour un changement de chaîne et de cassette. Ça vous fait peut-être penser aux garagistes qui trouvent plein de bobos à votre auto quand vous allez faire changer vos pneus, mais dans notre cas, le mécano est gratuit… on est donc très choyés d’en avoir d’aussi dévoués !

Le lendemain, mon vélo roulait beaucoup mieux (même si son moteur était encore fatigué) et j’ai pu arriver à notre camp, à Maun, autour de 15h. J’ai ensuite organisé un groupe de 7  personnes pour faire un vol panoramique dans un avion 7 passagers au-dessus du delta de l’Okavango le lendemain, et j’ai pris ça relaxe par la suite.

À mon réveil, lors de notre journée de repos, j’ai eu la mauvaise surprise de découvrir des centaines de fourmis dans ma tente, ce qui a nécessité un nettoyage en profondeur. J’ai finalement réalisé que le fond de ma tente avait été percé par des épines et que les fourmis étaient entrées par ces petits trous, pour ensuite se rendre dans un de mes sacs à dos qui contenait de la nourriture malheureusement pas toute scellée. J’ai donc mis des rustines (patches)  sur ma tente, et, une fois la tente nettoyée et la nourriture infestée jetée, je me suis rendu en ville, où j’ai entre autres acheté des ziplocs pour protéger ma nourriture jusqu’à la fin du voyage. Je suis retourné au camp en début d’après-midi, où une navette allait venir nous chercher pour nous amener à l’aéroport pour notre vol panoramique, qui fera l’objet d’un prochain billet. À suivre donc…

En photos

Le paysage était peu inspirant pendant la majeure partie de la semaine, mais voici tout de même deux éléments qui ont attiré mon attention:

Traverse d'antilopes

Champ de tournesols à perte de vue

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Safari en Tanzanie : plaines du Serengeti et cratère Ngorongoro

[Note: j’ai rédigé ce billet à la fin mars, mais je le publie uniquement aujourd’hui, car ça a pris plus de temps que prévu pour transférer toutes les photos qu’il contient… la vitesse des connexion internet n’étant pas toujours géniale ici.]

Lors de notre pause de trois jours de mi-voyage à Arusha, nous avions l’opportunité de faire un safari. Différentes options s’offraient à nous, et nous sommes une bonne vingtaine à avoir choisi de faire un safari de trois jours qui allait nous faire visiter les plaines du Serengeti et le cratère Ngorongoro à partir de véhicules Toyota Land Cruiser (ça serait un peu dangereux d’en sortir lorsque des lions et des hyènes sont aux environs…). Ce safari allait nous permettre de voir bon nombre d’animaux, mais aussi de superbes paysages.

Plaines du Serengeti

Nous avons fait environ deux heures de route sur des chemins asphaltés à partir d’Arusha pour se diriger vers les plaines du Serengeti, puis nous avons continué à rouler pour quelques heures par la suite. À un certain moment, nous nous sommes arrêtés pour le lunch, que nous mangions sous la surveillance de visiteurs très intéressés :

Oiseaux intéressés par notre lunch

Un peu plus tard, nous sommes arrêtés pour une pause, où nous pouvions clairement voir que le mauvais temps s’en venait vers nous :

Mauvais temps sur les plaines du Serengeti

Nous sommes ensuite allés sur des chemins secondaires pour s’approcher de la faune, et c’est alors que nous avons eu la chance de voir une hyène, puis une lionne, et enfin plusieurs lionnes (n’hésitez pas à cliquer sur les photos pour les agrandir; ça peut être difficile de voir les animaux sinon) :

Hyène

Lionne

Troupeau de lionnes

Le lendemain matin, nous sommes partis de notre camping à l’aube pour observer les animaux pendant qu’ils sont les plus actifs (en début et en fin de journée). Très rapidement, nous avons pu voir plusieurs girafes, que nous avons observées en train de manger le feuillage de certains arbres en contournant adroitement les épines desdits arbres avec leur langue. Nous étions assez proches des girafes, comme l’illustre cette photo. Je mentionne que les photos de ce billet ont toutes été prises avec ma Sony Cybershot DSC-S2100 achetée à Nairobi et uniquement dotée d’un zoom 3x :

Girafes

Un peu plus loin, nous avons rencontré des antilopes sur notre chemin, alors qu’une montgolfière survolant les plaines du Serengeti se trouvait à l’horizon :

Antilopes

Nous avons ensuite pu voir des lions d’assez proche :

Lions

En poursuivant notre chemin, nous avons vu un troupeau de zèbres se déplaçant, accompagné de gnous. Ces animaux se déplacent souvent ensemble, car les gnous ont du flair pour trouver les sources d’eau, mais ont une très mauvaise vision et ne voient pas les lions venir, alors que c’est l’inverse pour les zèbres, selon ce que notre guide nous a expliqué.

Zèbres et gnous

Village Masai

En route vers le cratère du Ngorongoro, nous sommes arrêtés dans un village de la tribu Masai où nous pouvions faire une visite guidée et prendre des photos pour environ 7$. Nous avons croisé plusieurs villages Masai à vélo, alors normalement, le fait de pouvoir prendre des photos ne vaudrait pas grand-chose… mais les Masai refusent en général de se faire photographier, alors c’était notre chance. La visite fut brève, mais intéressante. Nous avons entre autres pu visiter une maison où vivent jusqu’à 4 personnes. Ce n’est pas très grand, comme l’illustre la photo suivante (je me suis d’ailleurs cogné la tête en sortant de la maison, et je mesure 5’4″…)

Maison masai

Voici une photo de notre guide, habillé de la manière traditionnelle Masai. Votre défi : trouver ce qui cloche sur la photo (ça ne devrait pas être trop dur).

Notre guide dans le village Masai

Cratère du Ngorongoro

En fin de journée, nous nous sommes rendus à notre terrain de camping, en bordure du cratère du Ngorongoro. Nous avions alors une belle vue sur le cratère :

Cratère du Ngorongoro

En soirée, nous devions faire attention en nous déplaçant autour de nos tentes, car des buffles avaient décidé de venir brouter l’herbe dans le secteur :

Buffles

Le lendemain matin, nous avons descendu à l’intérieur du cratère Ngorongoro pour y observer la faune. Rendus à l’intérieur du cratère, nous avons vu un léopard :

Léopard

Peu après, nous sommes allés nous joindre à un groupe de plusieurs véhicules qui observaient des animaux, que nous ne voyions pas encore

Plusieurs véhicules de safaris qui observent les mêmes animaux

Nous avons rapidement pu voir les lions, qui étaient assez près de nous :

Lion de près

Lionne de TRÈS près

Nous avons ensuite vu des éléphants et des rhinocéros, mais ils étaient un peu trop loin pour en prendre de belles photos avec ma caméra.

Juste avant de remonter à l’extérieur du cratère, nous sommes arrêtés près d’un joli lac où se trouvaient des hippopotames (absents sur la photo)

Joli lac

Après être remontés à l’extérieur du cratère, nous avons mangé notre lunch, puis nous sommes retournés vers Arusha, où nous sommes arrivés en fin d’après-midi. Somme toute, je suis bien content du safari, où j’ai pu voir lions, girafes, éléphants, zèbres et léopards, en plus de superbes paysages auxquels mes photos ne rendent pas justice. Le safari nous a permis de faire une agréable pause entre les deux moitiés de notre périple à vélo, et nous assure d’avoir vu certains animaux que nous ne verrons pas nécessairement à vélo (certains ont vu des éléphants et des girafes en roulant à vélo à date, mais pas moi, et les lions ont été pas mal éliminés des zones où il y a de l’activité humaine – ce qui est aussi bien pour notre sécurité).

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Livingstone et Victoria Falls

Les 15 et 16 avril, nous étions en congé à Livingstone, en Zambie. La ville a été nommée en l’honneur de l’explorateur anglais David Livingstone, premier européen à découvrir les chutes « Mosi-oa-tunya», qu’il a baptisées Victoria Falls en l’honneur de la reine Victoria. Ces chutes sont parmi les plus impressionnantes du monde, avec les chutes du Niagara et celles d’Iguaçu, en Amérique du Sud.

Contrairement au reste de la Zambie, l’industrie touristique est très développée à Livingstone : on peut faire du bungee, des tours d’hélicoptère et d’ultraléger, des visites guidées du parc, du canot, du rafting, et plusieurs autres activités sur le fleuve Zambèze, près des chutes. Par ailleurs, il suffit de traverser un pont (et de payer les frais de visas…) pour se trouver au Zimbabwe, dans la ville de Victoria Falls, où on peut faire d’autres activités et voir les chutes sous un autre angle. Avec toutes ces options, il y a moyen de se garder très occupé dans la région, à condition d’avoir une bourse bien remplie.

Comme plusieurs, j’ai décidé de concentrer mes activités le 15 avril, pour pouvoir me reposer le 16 et être en forme pour les cinq jours de vélo suivants. Tôt le matin, j’ai donc pris un taxi vers le pont sur le Zambèze et j’ai traversé à pied vers le Zimbabwe pour aller rejoindre d’autres membres du groupe. À la frontière du Zimbabwe, j’ai eu la mauvaise surprise d’apprendre que le visa pour les Canadiens coûtait 75$ US, alors qu’on m’avait dit que ce serait 30$ (ça, c’était pour les Américains)… mais bon, tant qu’à être rendu là, j’ai décidé d’y aller quand même. Je me suis donc dirigé vers le Victoria Falls Hotel, qui est considéré comme un des plus beaux hôtels d’Afrique, et je me suis promené pour le visiter. À l’intérieur, j’ai vu de superbes cartes géographiques de l’Afrique datant de l’époque coloniale, certaines comprenant des annonces invitant les européens aventuriers à s’établir en Afrique en échange de vastes terres vendues à bon prix. À l’extérieur, j’ai profité de la vue sur les chutes, mais j’ai aussi apprécié le mât suivant, très à propos pour notre voyage :

Base d'un mat de drapeau au Victoria Falls Hotel. Inscription: Cape Town 1647 mi, Cairo 5165 mi

Par la suite, je me suis dirigé vers l’hôtel voisin – le Kingdom – pour le buffet du déjeuner, où j’ai fait des réserves de saucisses, de bacon et d’autres aliments santé. Ayant fait le plein d’énergie, j’étais prêt à aller marcher quelques kilomètres avec deux autres membres du groupe, tout d’abord derrière l’hôtel, puis dans le parc national des chutes. C’est alors que nous avons profité de superbes points de vues sur la gorge du Zambèze:

Gorge du fleuve Zambèze

Moi devant la gorge du Zambèze

Il est difficile de voir les chutes à ce temps-ci de l’année à partir du sol, car leur débit – à la fin de la saison des pluies – est tel que l’eau éclabousse au point de nous bloquer la vue la plupart du temps (les vêtements imperméables sont par ailleurs fortement recommandés quand on s’approche des chutes). J’ai quand même réussi à prendre la photo suivante des chutes, qui donne une idée de leur grandeur :

Chutes Victoria

L’avantage de toutes ces éclaboussures, c’est qu’il y a des arcs-en-ciel presque en permanence dans les environs des chutes durant le jour, comme celui-ci sous le pont reliant les deux rives du Zambèze :

Pont sur le Zambèze

Il paraîtrait que les nuits de pleine lune, on peut observer un « arc-en-lune » à proximité des chutes.

Après cette visite des chutes du côté du Zimbabwe, il était temps de retourner en Zambie, où plusieurs d’entre nous avions des tours d’hélicoptère en après-midi. Avant de quitter le Zimbabwe, par contre, j’ai acheté quelques billets de dollars du Zimbabwe comme souvenirs : cette devise a été discontinuée en 2009 après une longue période d’hyperinflation, et les billets ne valent donc plus rien (les Zimbabwéens utilisent maintenant principalement le dollar US et le rand sud-africain pour leurs transactions). N’empêche, j’ai maintenant un billet de 100 trillions de dollars (c’est 100 000 milliards), ainsi que quelques autres, plus modestes, de quelques milliards chacun.

***

Retour en Zambie, donc, où j’avais un tour d’hélicoptère de 30 minutes de prévu à 15h30. Ce n’était pas donné (280$ US), mais je me disais que pour voir les chutes à partir des airs et faire mon premier tour d’hélico à vie, ça valait la peine, et je n’ai pas été déçu. Dès le décollage, j’étais content de vivre l’expérience d’un tour d’hélicoptère, et à peine quelques minutes après, nous avions de superbes vues aériennes des chutes, où nous pouvions vraiment les voir dans toute leur splendeur. Mes photos ne rendent pas justice à ce que nous voyions, mais en voici tout de même deux pour vous donner une idée :

Chutes vues des airs

Chutes et gorge, vues des airs

Nous sommes ensuite descendus à l’intérieur de la gorge, où j’avais l’impression que nous volions à quelques mètres à peine de l’eau, puis nous sommes remontés pour survoler les environs et retourner à l’héliport. Voici notre hélico, qui transportait cinq passagers :

Notre hélicoptère

Après cette expérience, je suis retourné à notre camping pour relaxer, et j’ai profité d’un superbe coucher de soleil sur le fleuve Zambèze :

Coucher de soleil sur le fleuve Zambèze

C’est ainsi que s’est terminée ma journée d’exploration des chutes, que j’ai beaucoup appréciée. À haut débit, les chutes Victoria sont vraiment très impressionnantes.

***

Ça fait trop longtemps que j’ai vu les chutes du Niagara pour comparer, mais pour vous donner une idée, les chutes Victoria sont environ le double de la hauteur et 50% plus longues. Le débit moyen des chutes du Niagara est plus élevé, mais en haute saison, celui des chutes Victoria est supérieur, et c’est présentement le cas. Je suis donc bien content d’avoir eu la chance de les voir à ce temps-ci de l’année.

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De Lusaka à Livingstone (Victoria Falls) – 3 jours, 491 km

Après notre journée de repos à Lusaka, nous avons entamé une courte série de trois jours de vélo vers Livingstone, où se trouvent les chutes de Victoria (Victoria Falls). La série était courte en terme de jours, mais couvrait quand même une distance respectable : 491 km, soit 158 km la première journée, 182 km la deuxième, et 151 km la troisième. Étonnamment, c’est la première journée que j’ai trouvée la plus difficile, possiblement parce que j’avais mal dormi la nuit précédente. La journée de 182 km s’est bien passée, alors que nous roulions sur une très belle route, et celle de 151 km a assez bien été aussi.

Nous avons croisé très peu de villages sur la route entre Lusaka et Livingstone, et je n’ai pas d’anecdotes particulières à raconter. Sachez tout de même que j’ai apprécié la semaine – c’est agréable de rouler sur de belles routes sans trafic pendant de longues distances, surtout avec un vent de dos – et que j’en aurai plus à vous raconter dans mon prochain billet sur Victoria Falls. À bientôt!

En photos

Champ de maïs avec pancarte de semences Pioneer sur le bord de la route, près de Lusaka (on se croirait presque à St-Hyacinthe)

Paysage la deuxième journée

Une route avec du bel asphalte bien compressé, sans nids-de-poule... ça j'aime ça!

En vrac

De Lusaka à Livingstone, nous étions accompagnés par des cyclistes travaillant pour Zambikes, une entreprise de réinsertion sociale de Lusaka fondée par des Américains il y a quelques années. L’entreprise fabrique des vélos en acier pour le marché zambien, mais aussi des cadres de vélo en bambou pour l’exportation. Même si la production est marginale, elle crée de l’emploi – ça prend une quarantaine d’heures pour fabriquer un cadre en bambou – et aide à faire entrer des devises étrangères dans le pays. Je me suis retenu et je n’ai pas commandé de cadre en bambou, mais plusieurs membres du groupe en ont acheté. Parions qu’ils ne passeront pas inaperçus sur leur vélo en bambou dans les rues d’Edmonton, de Brisbane et d’ailleurs!

Nous sommes déjà rendus aux trois quarts du voyage, qui a débuté le 15 janvier et se termine le 14 mai. Il nous reste 24 jours de vélo, pendant lesquels nous quitterons la Zambie, puis traverserons le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud. Ça risque de passer très vite…

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De Lilongwe à Lusaka – 5 jours, 722 km

Le 6 avril, nous avons entamé une exténuante série de 5 jours de vélos en terrain montagneux, entre Lilongwe, capitale du Malawi, et Lusaka, capitale de Zambie.

En quittant Lilongwe, nous avons pu continuer à observer des cyclistes transportant de lourdes charges de marchandises, comme nous l’avions fait le matin de notre arrivée dans la ville. Toutefois, les charges étaient encore plus impressionnantes, comme la cargaison de bois de ce cycliste pourtant tout sourire :

Un cycliste transportant une bonne cargaison de bois... je vous invite par ailleurs à porter attention aux chaussures qu'il porte pour pédaler avec cette charge

En après-midi, nous avons traversé la frontière vers la Zambie, puis nous avons campé dans un camp très bien aménagé.

Le lendemain, nous avions une longue journée de 177 km à parcourir, avec un peu plus de 1000 mètres de montées (et sensiblement la même chose en descente). Comme nous roulons en direction Ouest-Sud-Ouest en Zambie, nous devrions avoir un vent de dos la plupart du temps (selon les vents dominants), mais ça ne veut pas dire que c’était le cas lors de la plus longue journée de la semaine… J’ai déjà roulé de plus grandes distances dans le passé (brevets de 200 et 300 km avec le CVRM), mais je dois dire que ce 177 km a été particulièrement difficile pour moi, probablement à cause de la fatigue accumulée après plus de 10 semaines de vélo. Ceci dit, je suis quand même arrivé au camp vers 15h00, après avoir quitté le camp précédent vers 6h00. Le camp où nous étions avait une douche (le grand luxe!) et j’étais prêt à en prendre une, mais j’ai dû attendre le temps que le réservoir de la douche soit réapprovisionné :

Approvisionnement du réservoir alimentant la douche

Inutile de dire que j’ai fait attention à ne pas trop consommer d’eau après avoir vu le trouble que les responsables de ce camp se sont donnés pour qu’on puisse se doucher!

Les trois journées suivantes se sont assez bien déroulées, sans incident majeur à signaler, si ce n’est que ma fatigue augmentait de jour en jour… Les paysages que nous voyions rappelaient souvent la région de St-Hyacinthe (particulièrement les plantations de maïs), mais était aussi parfois plus exotiques, comme ce hameau en bordure de la route :

Hameau (petit village) en bordure de la route

Arrivé à Lusaka, j’en ai profité pour me reposer, et, après une nuit de presque 12 heures, j’ai quitté l’hôtel où nous campions pour me rendre en ville, où j’ai fait quelques emplettes et profité de la connexion internet la plus rapide que j’ai eue depuis l’Égypte.

Dans quelques jours, nous serons aux chutes de Victoria (Victoria Falls), possiblement plus impressionnantes que celles du Niagara. Je vous tiendrai au courant!

En vrac

  • En quittant Lilongwe, nous sommes passés devant une école secondaire dont le slogan était « Probably the best private secondary school in Malawi ». Comment ne pas rire, quand on sait que le slogan de Carlsberg, la bière la plus populaire au pays, est « Probably the best beer in the world »?
  • Lors du lunch de notre journée de 177 km, nous avions accès à des restants de la lasagne du souper précédent. Intéressant, mais on n’a pas d’ustensiles au lunch (on ne les transporte pas sur notre vélo…) Que faire alors? Un sandwich à la lasagne, voyons… OK, de la lasagne entre deux tranches de pain, c’est un peu calorique, mais on a besoin de calories, justement. Je ne vous recommande pas de le faire à la maison, mais en cas de besoin, sachez que ce n’est pas si mauvais que ça.
  • Toujours lors de notre journée de 177 km, nous avons traversé de nombreux villages, où les (nombreux) enfants voulaient tous pratiquer leur anglais en nous demandant « awayu? » ou « awayussa? » (how are you? et how are you sir?, respectivement). Les premières fois, ça va, mais après quelques centaines de fois, ça vient un peu tannant. Si on calcule 10 groupes de 5 enfants par village, dans 10 villages, on est déjà à 500 fois en une seule journée, et c’est une estimation plutôt conservatrice. Inutile de dire que mes réponses se faisaient de plus en plus courtes à mesure que la journée avançait, passant de « I’m fine, thank you. » à « I’m fine », puis à « good »… Nous étions par ailleurs bien content de passer sur une route moins populeuse les jours suivants, ce qui nous a assuré de ne pas se faire demander « awayu? » aussi souvent!
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De Chitimba Beach à Lilongwe – 4 jours, 499 km

Nous avons quitté Chitimba Beach le 31 mars en direction de Lilongwe, la capitale du Malawi, où nous allions arriver quatre jours plus tard.

La première journée a été relativement exigeante, avec une montée nette de 800 mètres et une distance de 135 km vers Mzuzu, une des principales villes du Malawi. Le lendemain, nous avons roulé dans un épais brouillard qui nous forçait à ralentir dans les descentes sinueuses (on ne voyait pas à 50 mètres) en début de journée, puis ce brouillard s’est dissipé et nous avons pu admirer de belles forêts de conifères qui sont exploitées pour la production de bois d’œuvre.

À vélo dans le brouillard

Forêt de conifères

La troisième journée, nous campions à Kasungu sur le terrain d’une école, et nous avons pu apprécier la débrouillardise des enfants du village, qui jouaient au soccer avec tout sauf un ballon de soccer. Les plus vieux jouaient avec ce qui ressemblait à un ballon de basket, et les plus jeunes, avec des ballons artisanaux faits de sacs de plastique, de sacs de papier, de terre et de ficelle…

Un ballon de soccer artisanal (désolé pour le mauvais cadrage, mais des enfants excités, ça bouge vite!)

La quatrième et dernière journée de ce segment a été la plus remplie pour moi : j’ai pu commencer à observer des agriculteurs qui livraient leur marchandise à vélo (parfois de lourdes charges), puis je me suis fait questionner par une adolescente dans un village où nous passions : elle voulait en savoir plus sur le Tour d’Afrique. Après quelques questions générales, elle m’a demandé « and what about us? », à quoi j’ai répondu qu’elle et ses concitoyens nous apparaissaient bien sympathiques. Ce n’est pas ce qu’elle voulait savoir, par contre : elle a rétorqué en demandant « why are there no black people in your group? ». Bon, à part quelques membres du staff, on a deux cyclistes Noirs, mais c’est vrai qu’ils viennent des États-Unis… on ne se cachera pas que c’est une question d’argent et de distribution de la richesse, mais je ne crois pas pouvoir faire grand-chose à ce sujet à court terme… ce qui ne m’a pas empêché de me sentir un peu cheap sur le coup.

Un peu plus loin, alors que je prenais une pause en compagnie de quelques autres cyclistes dans un village, une résidente de la place s’est informée d’où on venait, et a exprimé sa gratitude envers les Canadiens, qui financent le petit hôpital du village (ce n’était pas clair, mais à ce que j’ai compris, c’est une organisation religieuse canadienne et non pas nos impôts qui financent leur hôpital). Trois d’entre nous en avons profité pour visiter ledit hôpital, ce qui était assez intéressant : leur salle de naissance accueille environ 40 nouveaux bébés par mois, alors que l’hôpital ne dessert que 15 000 personnes. Par ailleurs, tout les services sont gratuits, y compris les médicaments prescrits à l’hôpital-même. Alors que je la questionnais sur les diagnostics de VIH, une infirmière auxiliaire m’a admis candidement qu’elle était atteinte, et qu’elle encourageait grandement ses concitoyens à se faire tester, car sa qualité de vie avait beaucoup augmenté depuis qu’elle était traitée à l’ATZ. Les citoyens de ce village sont particulièrement chanceux d’avoir accès à tous les services et médicaments offerts par l’hôpital gratuitement : même s’il n’y a pas de médecin sur place (ils en ont sur appel à Lilongwe, 90 km plus loin), l’équipe de 26 employés, dont 2 infirmières cliniciennes, semble faire un très bon travail avec les ressources dont ils disposent.

Après cette visite, j’ai roulé tranquillement vers Lilongwe, ayant hâte de me reposer les jambes…

Lilongwe

Lilongwe n’est pas une ville qui a beaucoup à offrir au plan touristique, mais elle comporte depuis peu un centre d’achats très moderne avec air climatisé, supermarchés et crème glacée… inutile de dire que nous y avons passé une bonne partie de notre temps. Je n’ai donc pas grand-chose à vous dire sur la ville, à part que nous nous y sommes bien reposés (ce qui était nécessaire), mais je vais tout de même vous laisser sur une photo d’un établissement de restauration rapide dont le nom et les couleurs rappellent ceux d’une chaîne que vous connaissez peut-être…

Macdauds

En vrac

C’est au Malawi que j’ai vu la plus grande sélection de barres de chocolat de ma vie, au supermarché Game de Lilongwe. Il y avait des dizaines de sortes que je n’ai jamais vues au Canada, la plupart étant pourtant produites par Nestlé et Cadbury. Je crois que j’étais comme un enfant dans un magasin de bonbons en me promenant dans le rayon du chocolat… Mes recommandations : les barres PS régulières et au Caramilk, ainsi que les Cadbury Lunch Bars régulières et enrobées de chocolat blanc… si vous réussissez à en trouver.

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De Mbeya à Chitinga Beach – 2 jours, 251 km

Le 28 mars, nous avons quitté Mbeya, en Tanzanie, pour un petit deux jours de vélo avant notre journée de repos suivante, à Chitinga Beach, au Malawi. Ça faisait beaucoup de bien d’être de retour sur l’asphalte après la semaine précédente, qui s’était déroulée majoritairement sur des chemins de terre.

La journée a débuté par une ascension de plusieurs centaines de mètres pour quitter Mbeya, qui est entourée de montagnes, puis a été suivie par une descente de plus de 1200 mètres vers la rivière Songwe, qui marque la frontière entre la Tanzanie et le Malawi. Pendant la descente, nous avons traversé plusieurs plantations de thé, comme celle-ci :

Plantation de thé

Un peu après le lunch, nous sommes passés dans un village où on pouvait acheter de la nourriture. J’en ai profité pour acheter une assiette de frites maison, contenant deux éléments essentiels de la diète du cycliste longue distance : du sel et beaucoup de calories.

Assiette de frites

La traversée de la frontière s’est assez bien déroulée pour moi, même si je me sentais agressé par les « money changers » qui voulaient changer mes dollars US pour des kwacha malawiens à des taux évidemment moins intéressants que ceux offerts par les bureaux de change officiels. À un certain moment, j’en avais 5 dans ma bulle qui tendaient des liasses de kwachas dans mon visage, me disant tous « Come with me… I’ll give you a good rate! », mais j’ai réussi à m’en débarrasser. Je suis bien content, car au moins un d’entre eux était assez croche : il a volontairement tendu des billets de 50 au lieu de 500 à un membre du groupe qui s’en est rendu compte trop tard et s’est donc fait arnaquer de 45$ sur les 50$ qu’il a changés. Buyer beware…

Le lendemain, nous avons commencé la journée en roulant sous la pluie à-travers des plantations de riz parsemées de bananiers, comme celle-ci :

Plantation de riz avec bananiers en avant-plan

Au bout de 30 km, nous devions nous arrêter dans un supermarché pour faire des provisions en vue de notre journée de repos à Chitinga Beach, où l’accès à la nourriture est limité. Nous avons donc pris d’assaut le supermarché People’s pendant que nos camions de support nous attendaient à l’extérieur pour qu’on y mette nos achats. Comme le supermarché n’vait qu’une caisse enregistreuse, ça a pris un certain temps pour passer à la caisse : la plupart d’entre nous avons attendu une bonne demi-heure, et la file d’attente faisait la moitié du périmètre du supermarché.

Une file d'attente plutôt inhabituelle dans ce supermarché People's

Une quarantaine de kilomètres plus tard, je suis arrivé au lunch pour voir une foule d’écoliers qui entouraient notre camion-lunch alors qu’il était 10h30, un mardi… Il faut croire qu’ils avaient décidé qu’on était plus intéressants que leur enseignant. Chose certaine, ils étaient assez malcommodes, essayant constamment de traverser le périmètre qui avait été dressé avec de la corde autour du camion pour nous assurer un peu de quiétude et de sécurité. C’est triste à dire, mais si on les laisse trop s’approcher de nos vélos, il y a de bonnes chances qu’on se fasse voler des choses, alors on doit faire attention. Après plusieurs avertissements, un villageois (l’enseignant?) a commencé à frapper avec une branche d’arbre (pas très fort quand même) les jeunes qui continuaient à toucher à notre corde ou à la traverser, et ça a permis de disperser une bonne partie de la foule. Voici tout de même ce qui restait quand je suis parti du lunch – on était clairement en désavantage numérique :

Une foule plutôt malcommode à notre lunch

L’après-midi s’est assez bien déroulé, malgré un vent de face, et nous avons pu apprécier de belles vues sur le lac Malawi en descendant vers Chitinga Beach.

Descente vers le lac Malawi

Je ne me suis pas baigné dans le lac car son eau est impropre à la baignade, mais j’ai quand même profité des vues et de la plage lors de la journée de repos. J’ai aussi décidé de prendre la journée relaxe, étant donné qu’elle allait être suivie par une journée difficile, avec beaucoup de montées, selon ce qu’on nous disait…

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De Arusha à Mbeya – 8 jours, 939 km

 

Le 19 mars, après nos trois jours de repos à Arusha, nous avons entamé une série de 8 jours de vélo sans journée de repos, majoritairement sur des chemins de terre. La semaine a été plutôt difficile, surtout pour les gens comme moi qui sont sur des vélos de route/cyclotourisme, mais nous avons été récompensés par de superbes paysages.

La première journée s’est déroulée majoritairement sur des routes asphaltées ou en construction assez avancée (merci aux Chinois!), mais le lendemain, ça s’est gâté. Nous avons en effet roulé principalement sur des chemins de terre, ou, devrais-je dire, sur des chemins de bouette. On était en plein dans la saison des pluies là où on passait, et il avait plu considérablement avant notre passage.

À vélo dans la boue

Des fois, la seule option est de marcher à côté du vélo...

Ponceau affaissé à cause de la pluie. Les cyclistes pouvaient passer quand même, mais certains camionneurs ont dû attendre quelques heures avant que ce soit réparé.

Les routes étaient heureusement de meilleure qualité les jours suivants, mais c’était tout de même des chemins de terre, assez difficiles par moments.

Le cinquième jour a été bien rempli pour moi. Les nuages se faisant moins menaçants, j’ai décidé de prendre davantage mon temps plutôt que de me dépêcher pour arriver au camp avant la pluie. En matinée, je suis arrêté avec d’autres cyclistes dans un village où nous avons pu acheter des chapati (genre de crêpes) faits devant nous, pour la modique somme de 200 shillings tanzaniens (moins de 0,15$) chacun. Après avoir dépensé 400 shillings, je suis reparti du village plein d’énergie, et heureux d’avoir découvert cet élément de la cuisine tanzanienne que j’essaierai probablement de reproduire lorsque je serai de retour au Québec.

En après-midi, le même jour, j’ai vu Dennis, un des membres du groupe, qui marchait en ma direction alors que j’étais à quelques centaines de mètres de notre camp. Il m’a dit qu’il s’en allait visiter l’école primaire du village, et m’a invité à le joindre… pourquoi pas? C’est ainsi que j’ai vu une école aux ressources très limitées, où les enseignants semblent faire de leur mieux… mais ça ne doit pas être toujours facile quand il y a seulement 8 enseignants pour 340 élèves, de la 1ère à la 7e année. Nous étions dans un coin reculé de la Tanzanie, et l’école n’avait pas d’électricité, pas d’ordinateur, pas d’accès à internet… Dans une classe de 40 élèves, il y a en général 5 manuels scolaires pour chaque matière, alors les élèves doivent se les partager et en prendre bien soin. Je crois bien que les écoles qui sont dans des villages moins reculés ont davantage de ressources (elles doivent au moins avoir l’électricité), mais c’était quand même surprenant de voir le peu de ressources auxquelles l’école que nous avons visitée a accès, alors que nous sommes tout de même en 2011.

Dennis explique le Tour d'Afrique à des élèves tanzaniens

En arrivant au camp après avoir visité l’école, j’avais faim, comme ça arrive souvent étant donné l’énergie qu’on dépense durant la journée. J’ai vu une résidente de la place qui faisait des frites devant sa maison, et je me suis dit que ça serait le fun si elle était prête à en vendre… ce qui fut le cas! C’est ainsi que j’ai pu me régaler d’une généreuse portion de frites maison, pour un gros 2000 shillings. La préparation des frites était assez artisanale par ailleurs :

Préparation des frites

Les deux jours suivants ont bien été, mais après 7 jours consécutifs de vélo, on commence à être fatigué… et la 8e journée allait être particulièrement exigeante, avec près de 2000 mètres de montées, mais aussi une descente d’une dizaine de km dont je me serais bien passé : la route était rocailleuse, et j’étais sur les freins durant presque toute la descente. À la fin de la journée, j’avais des ampoules sur les mains tellement j’ai forcé sur les freins… ceci dit, les paysages étaient particulièrement impressionnants, et, à l’image de la semaine, la journée a été difficile, mais agréable dans l’ensemble.

Route lors du 8e jour de vélo

En vrac

Nous avons souvent un fan club d’enfants qui passent quelques heures à observer notre camp lorsqu’on campe dans des villages, mais vendredi, c’était un record : quelques centaines de villageois étaient massés autour de notre camp et nous observaient, un peu comme si le cirque était en ville. On croit même que les enfants ont quitté l’école plus tôt pour venir observer cette attraction… Espérons seulement qu’ils ne croient pas que tous les mzungus (en swahili : personne qui parle le ki-mzungu, soit l’anglais; terme utilisé pour désigner les étrangers) se comportent comme nous. Sinon, ils vont croire que tous les Blancs sont nomades, vivent dans des tentes et se déplacent à vélo…

Une petite partie des gens nous observant lors de notre 7e jour de camping

En chiffres

La section en chiffres est en grève, suite au décès présumé de mon cyclomètre Polar qui semble avoir pris l’eau. J’ai donc roulé sans cyclomètre lors des derniers jours, et ce n’est pas si pire que ça après tout…

En photos

Voici quelques autres photos de la semaine

Petite puce qui mange une frite

Lever de soleil lors du 8e jour de vélo

Une portion de la route lors du 8e jour de vélo

 

Après nos trois jours de repos à Arusha, nous avons entamé une série de 8 jours de vélo sans journée de repos, majoritairement sur des chemins de terre. La semaine a été plutôt difficile, surtout pour les gens comme moi qui sont sur des vélos de route/cyclotourisme, mais nous avons été récompensés par de superbes paysages.

La première journée s’est déroulée majoritairement sur des routes asphaltées ou en construction assez avancée (merci aux Chinois!), mais le lendemain, ça s’est gâté. Nous avons en effet roulé principalement sur des chemins de terre, ou, devrais-je dire, sur des chemins de bouette. On était en plein dans la saison des pluies là où on passait, et il avait plu considérablement avant notre passage.

PHOTO1

PHOTO2

PHOTO3

Les routes étaient heureusement de meilleure qualité les jours suivants, mais c’était tout de même des chemins de terre, assez difficiles par moments.

Le cinquième jour a été bien rempli pour moi. Les nuages se faisant moins menaçants, j’ai décidé de prendre davantage mon temps plutôt que de me dépêcher pour arriver au camp avant la pluie. En matinée, je suis arrêté avec d’autres cyclistes dans un village où nous avons pu acheter des chapati (genre de crêpes) faits devant nous, pour la modique somme de 200 shillings tanzaniens (moins de 0,15$) chacun. Après avoir dépensé 400 shillings, je suis reparti du village plein d’énergie, et heureux d’avoir découvert cet élément de la cuisine tanzanienne que j’essaierai probablement de reproduire lorsque je serai de retour au Québec.

En après-midi, le même jour, j’ai vu Dennis, un des membres du groupe, qui marchait en ma direction alors que j’étais à quelques centaines de mètres de notre camp. Il m’a dit qu’il s’en allait visiter l’école primaire du village, et m’a invité à le joindre… pourquoi pas? C’est ainsi que j’ai vu une école aux ressources très limitées, où les enseignants semblent faire de leur mieux… mais ça ne doit pas être toujours facile quand il y a seulement 8 enseignants pour 340 élèves, de la 1ère à la 7e année. Nous étions dans un coin reculé de la Tanzanie, et l’école n’avait pas d’électricité, pas d’ordinateur, pas d’accès à internet… Dans une classe de 40 élèves, il y a en général 5 manuels scolaires pour chaque matière, alors les élèves doivent se les partager et en prendre bien soin. Je crois bien que les écoles qui sont dans des villages moins reculés ont davantage de ressources (elles doivent au moins avoir l’électricité), mais c’était quand même surprenant de voir le peu de ressources auxquelles l’école que nous avons visitée a accès, alors que nous sommes tout de même en 2011.

PHOTO4

En arrivant au camp après avoir visité l’école, j’avais faim, comme ça arrive souvent étant donné l’énergie qu’on dépense durant la journée. J’ai vu une résidente de la place qui faisait des frites devant sa maison, et je me suis dit que ça serait le fun si elle était prête à en vendre… ce qui fut le cas! C’est ainsi que j’ai pu me régaler d’une généreuse portion de frites maison, pour un gros 2000 shillings. La préparation des frites était assez artisanale par ailleurs :

PHOTO5

Les deux jours suivants ont bien été, mais après 7 jours consécutifs de vélo, on commence à être fatigué… et la 8e journée allait être particulièrement exigeante, avec près de 2000 mètres de montées, mais aussi une descente d’une dizaine de km dont je me serais bien passé : la route était rocailleuse, et j’étais sur les freins durant presque toute la descente. J’ai maintenant des ampoules sur les mains tellement j’ai forcé sur les freins… ceci dit, les paysages étaient particulièrement impressionnants, et, à l’image de la semaine, la journée a été difficile, mais agréable dans l’ensemble.

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En vrac

Nous avons souvent un fan club d’enfants qui passent quelques heures à observer notre camp lorsqu’on campe dans des villages, mais vendredi, c’était un record : quelques centaines de villageois étaient massés autour de notre camp et nous observaient, un peu comme si le cirque était en ville. On croit même que les enfants ont quitté l’école plus tôt pour venir observer cette attraction… Espérons seulement qu’ils ne croient pas que tous les muzungus (en swahili : personne qui parle le ki-muzungu, soit l’anglais; terme utilisé pour désigner les étrangers) se comportent comme nous. Sinon, ils vont croire que tous les Blancs sont nomades, vivent dans des tentes et se déplacent à vélo…

PHOTO7

En chiffres

La section en chiffres est en grève, suite au décès présumé de mon cyclomètre Polar qui semble avoir pris l’eau. J’ai donc roulé sans cyclomètre lors des derniers jours, et ce n’est pas si pire que ça après tout…

En photos

Voici quelques autres photos de la semaine

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De Nairobi à Arusha et mi-parcours

[Note: je suis maintenant sur Internet pour la première fois en deux semaines, alors j’en profite pour poster un petit update sur mon blogue. J’ai un autre billet rempli de photos qui est prêt à mettre en ligne, mais la connexion internet sur laquelle je suis présentement coûte 5$ de l’heure, et pour la vitesse à laquelle ça va (pensez modem 56kbps, mais en moins régulier), c’est un peu cher… alors ça se peut que ça attende quelques jours avant que je mette le billet en ligne. À bientôt.]

Le 14 mars, nous avons quitté Nairobi pour un court segment de deux jours de vélo où nous allions quitter le Kenya pour nous diriger vers Arusha, en Tanzanie.

La première journée, nous avons subi la circulation routière assez intense de Nairobi en quittant la ville, puis, quelques kilomètres plus loin, nous sommes arrivés sur une route asphaltée tellement maganée que même en allant à 15 km/h, je dépassais la moitié des camions. Fait un peu ironique, il y avait des dos d’ânes pour ralentir le trafic dans un des villages que nous avons traversés… ce n’est pas vraiment nécessaire quand la chaussée ressemble à du gruyère. Heureusement, autour du kilomètre 50, nous sommes arrivés sur une route nouvellement pavée, et la centaine de kilomètres qui restaient ont été assez faciles.

Le lendemain matin, nous avons traversé la frontière vers la Tanzanie, puis nous nous sommes dirigés vers Arusha dans un bel environnement montagneux aux environs du mont Meru. La journée s’est bien passée, et rendu à Arusha, j’en ai profité pour faire des emplettes et manger mon premier milkshake du voyage (miam). Je me suis ensuite préparé pour le safari de trois jours que j’allais faire durant mes journées de repos et dont je vous reparlerai un autre tantôt, après avoir fait le ménage dans les quelques centaines de photos que j’ai prises.

Mi-parcours

Arusha marquait le point milieu de notre traversée de l’Afrique à vélo, tant en terme de temps (nous sommes arrivés dans la ville après 2 mois de vélo, dans un voyage qui en dure 4) qu’en terme de distance : selon les organisateurs, nous avons parcouru 6000 km pour se rendre à Arusha sur les 12 000 du voyage; selon mon odomètre, un peu moins, mais tout de même plus de 5000.

J’ai brûlé un peu plus de 125 000 calories à vélo durant ces deux mois, ce qui correspondrait à une perte de poids de plus de 30 livres si je n’avais pas ajusté mon alimentation en conséquence. Je ne me suis pas pesé dernièrement, mais je crois avoir perdu entre 10 et 15 livres à date, et c’est bien suffisant à mon avis.

Le voyage est exigeant, mais je trouve que c’est une excellente manière pour moi de découvrir l’Afrique, et je ne le regrette pas du tout… je suis bien content d’avoir pris la décision de m’y inscrire en août 2010, et j’ai hâte de découvrir le Malawi, la Zambie, le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud lors des deux mois qui viennent.

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