De Marsabit à Nairobi

La semaine qui vient de se terminer a été pleine d’émotions. Après deux jours sans rouler, j’ai décidé d’attaquer la première journée même si elle consistait en 115 km sur des chemins de gravier – pas aussi horribles que ceux de la semaine précédente, mais quand même assez maganés. La journée a été difficile, mais j’en suis venu à bout en commençant à 6h30 et en finissant à 17h45. Mentalement, c’était plus facile parce que je savais que le lendemain, nous allions enfin rouler sur des routes asphaltées, et ce, pour le reste de notre séjour au Kenya.

Mercredi, journée de 158 km sur routes asphaltées au menu. Tout à fait faisable, même si ça allait lentement au début à cause d’un fort vent de face – quand on rêve d’enfin faire du 24 km/h lorsqu’on sera rendu sur l’asphalte et qu’on roule à 15 km/h en arrivant dessus à cause du vent, on est un peu déçu. Cette émotion est toutefois sans commune mesure avec ce qui allait m’arriver, ainsi qu’à six autres cyclistes, autour du 30e km et dont nous nous serions très bien passés : nous avons été victimes de banditisme armé sur le bord de la route. Pour faire une histoire courte, disons simplement que des coups de feu ont été tirés dans les airs alors que nous étions arrêtés, et que nous nous sommes fait voler divers items par la suite (nous collaborions pleinement avec les bandits, ce qui était la meilleure option dans la situation). Je me suis fait voler de l’argent, des cartes de crédit et des pièces d’identité (j’ai encore mon passeport), mais je n’ai aucune blessure physique, et personne dans le groupe n’a de blessure majeure, alors on s’en est tirés pour une bonne frousse. Suite à cet incident et après que les bandits soient retournés dans les buissons avec leur butin, nous avons roulé une dizaine de kilomètres jusqu’au village suivant pour rapporter l’incident à la police. Nous avons ensuite attendu dans un café, puis nous avons terminé la journée dans un des camions du Tour d’Afrique, avec une escorte militaire. Nous avons appris du National Wildlife Service kenyan que la zone spécifique que nous avons traversée était tout récemment devenue instable à cause d’une famine – des villageois désespérés se seraient convertis au banditisme – mais nous avons été assurés que le reste de la route était sécuritaire. J’insiste sur les faits suivants : Je n’ai pas été blessé. Personne n’a eu de blessure majeure. Nous sommes en pleine sécurité maintenant. Il n’y a pas à s’en faire.

 

Jeudi, la plupart d’entre nous avons jugé que la meilleure option pour se remettre de nos émotions était de recommencer à rouler normalement. Nous avions une petite journée de 71 km, avec environ 1500 m de montées sur 40 km avant le lunch. Le paysage était superbe, alors que nous roulions autour du mont Kenya, et l’après-midi a été des plus agréables alors que nous descendions des côtes récemment repavées (très bel asphalte) avec un fort vent de dos. Je suis arrivé au camp un peu avant midi, et j’ai donc pu profiter de l’après-midi pour relaxer.

Vendredi, nous avons traversé l’équateur à Nanyuki, et nous avons pris des photos à côté de la pancarte disant « This sign is on the equator » et qui est en réalité à quelques dizaines de mètres au Sud de l’équateur selon nos GPS. Les plus geeks d’entre nous avons aussi pris des photos sur le vrai équateur, à 00°00’000’’.

Samedi, nous nous dirigions vers Nairobi, la capitale du Kenya, et nous avons fait seulement la première partie de la route en vélo : l’approche de la ville était trop dangereuse, même en convoi, à cause du trafic très dense et de la construction d’une nouvelle autoroute. Après le lunch, nous sommes donc embarqués dans des camions réservés pour l’occasion, et nous avons parcouru environ 80 km en 2h30. Arrivés à notre camping, nous avons installé nos tentes, puis plusieurs d’entre nous sont allés au centre d’achat tout neuf à environ 500 m du camping. Nous avons pu faire des provisions chez Nakumatt, l’équivalent kenyan des gros Loblaws, qui était le premier supermarché du genre que nous rencontrions depuis Khartoum.

Pour le souper, une vingtaine d’entre nous se sont rendus au restaurant Carnivore, très connu à Nairobi. C’est une churrascaria où on peut manger de la viande à volonté, un peu comme le Milsa à Montréal, mais avec la particularité qu’ils servent aussi du chameau et du crocodile. Ça faisait du bien de se gaver de protéines après presque deux mois de vélo, et nous avons passé une très belle soirée.

Aujourd’hui dimanche, nous en profitons pour se reposer, blogguer, faire notre lavage et autres choses palpitantes. Nous allons rouler lundi et mardi en direction d’Arusha, en Tanzanie, où nous aurons trois jours de repos. Je vous donnerai des nouvelles du safari que je ferai là-bas dans une ou deux semaines.

Note : comme j’ai écrit plus haut, nous sommes en sécurité, et il n’y a pas à s’en faire pour l’incident que nous avons vécu mercredi – les seules pertes que nous avons subies sont matérielles. Si toutefois vous avez des questions/vous inquiétez quand même, n’hésitez pas à me contacter via le blogue ou par courriel. Toutefois, sachez que ça pourrait prendre un certain temps (1-2 semaines) avant que je vous réponde, vu que je n’ai pas accès à internet souvent.

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De Arbaminch, Éthiopie à Marsabit, Kenya – 7 jours, 641 km

Nous avons quitté Arbaminch le 28 février en direction de Marsabit, au Kenya, un trajet de 7 jours qui allait être assez ardu à cause de l’état lamentable de certaines routes.

La première journée, la route était assez belle, mais nous commencions à perdre patience envers les enfants éthiopiens qui nous lançaient des roches, nous quêtaient de l’argent ou du matériel (« You! Give me your money! », « Give me your pen! » et autres variations, 100+ fois par jour, pendant 3 semaines) et nous courraient après par dizaines. Il était temps qu’on change de pays, ce qui allait arriver le 3 mars. Heureusement pour nous, les quelques journées qui nous restaient en Éthiopie allaient se passer dans des coins reculés, où il y avait moins d’enfants.

La deuxième journée faisait seulement 90 km, mais ça ne m’a pas empêché de prendre 9h pour en venir à bout en incluant mes arrêts. La route n’était pas pavée et était en piteux état par endroits – j’ai dû marcher à 3 km/h à côté de mon vélo dans une montée, car je n’arrivais pas à avoir la traction et le contrôle nécessaire pour avancer sur le vélo. Il va sans dire que les gens du groupe qui ont des vélos de montagne ont eu davantage de plaisir sur cette route que ceux, comme moi, qui ont des vélos de route ou de cyclotourisme.

Les deux journées suivantes se sont assez bien déroulées, et nous avons eu une agréable surprise en entrant au Kenya : le visa nous a coûté 25$ US, alors qu’on s’était fait dire que ce serait 50$. Après avoir traversé la frontière, j’en ai profité pour faire une sieste à notre camping, car je savais que les journées qui s’en venaient allaient être parmi les plus difficiles du voyage.

Comme de fait… chemins de terre avec ondulations, sable, gravelle, grosses roches en travers… les camionneurs brisent souvent des suspensions sur la route entre Moyale et Marsabit. La première journée n’était pas si mal, mais ça s’est gâté par la suite. La deuxième journée, j’ai pris 10h15 pour parcourir 83 km, et j’allais parfois à moins de 7 km/h en après-midi, sur du plat! J’ai bu un total de 9 litres d’eau cette journée-là, et j’étais épuisé en fin d’après-midi, quand je suis arrivé au camp : combinaison de la chaleur (40°C), des vibrations sur la route, quelques chutes, la fatigue accumulée de la semaine, et l’infection de la gorge et des sinus que mon corps combattait avec l’aide d’antibiotiques. J’ai alors décidé que le lendemain, j’allais perdre mon statut EFI (Every Fabulous Inch), donné aux cyclistes qui parcourent tout le trajet du Tour d’Afrique sur leur vélo, et que j’allais rouler dans un des camions de support pour me reposer et donner des chances à mon corps de combattre la maladie.

Avec le recul, je suis très satisfait de ma décision : je me sens beaucoup mieux maintenant, et je crois être sur le point d’être guéri. La journée d’hier était par ailleurs très difficile, ayant été qualifiée d’aussi difficile qu’un Ironman par un cycliste qui en a déjà fait trois, et de journée de vélo la plus difficile de leur vie par plusieurs autres. J’aurais aimé conserver le statut EFI jusqu’à la fin, mais je suis quand même content de l’avoir eu pour les 40 premiers jours de vélo, ce qui est davantage que la majorité des membres du groupe. Avec le repos que j’ai eu hier et que je vais avoir aujourd’hui à Marsabit, j’espère être en pleine forme pour la route vers Nairobi, où nous arriverons le 12 mars. Par la suite, nous roulerons les 14 et 15 mars, et, du 16 au 18, nous arrêterons à Arusha, en Tanzanie, où plusieurs d’entre nous allons en profiter pour faire un safari dans le parc national de Serengeti. Je vous en donnerai des nouvelles prochainement!

En vrac

La route sur laquelle nous avons roulé dans les derniers jours est très difficile, mais nous devons nous compter chanceux par rapport aux cyclistes qui ont fait le Tour d’Afrique il y a quelques années : la portion de cette route qui est devant nous (de Marsabit à Nairobi) est maintenant majoritairement pavée, alors qu’elle ne l’était pas auparavant. Merci à la Chine, qui paie pour paver plusieurs routes en Afrique, ce dont nous avons pleinement profité au Soudan et dont nous allons encore profiter au Kenya. Cette contribution au développement de l’Afrique n’est pas désintéressée de la part du gouvernement chinois, qui veut faciliter l’accès aux ressources naturelles dont il a tant besoin – certains diront que c’est une nouvelle forme de colonialisme, économique cette fois-ci plutôt que politique il y a un siècle, et ils ont peut-être raison… Chose certaine, quand nous allons rouler sur du bel asphalte neuf après plusieurs jours de chemins de terre, nous allons être contents que quelqu’un, quelque part, ait décidé de paver la route.

En chiffres

Nombre de jours où j’ai roulé : 6 (sur un total de 7)
Kilomètres que j’ai parcourus à vélo : 555 (sur un total de 641)
Calories que j’ai brûlées à vélo : 16 871
Crevaisons pendant la semaine : 2

En photos

Gens s'approvisionnant en eau dans ce qu'il reste d'une rivière presque complètement asséchée en Éthiopie. Certains villages ont des puits ou des sources qui fonctionnent bien, mais les résidents de ce village, touché par une sécheresse, sont moins chanceux.

Mon vélo se reposant au milieu d'une dure montée sur un chemin de terre/roche

Nous avons vu des centaines de termitières de différentes formes durant nos derniers jours en Éthiopie. En voici une.

Menu de restaurant à notre dernier jour en Éthiopie, pour les amateurs d'erreurs de traduction. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

La route sur laquelle nous roulions dans le nord du Kenya au cours des derniers jours... assez pénible, même pour les gens avec des vélos de montagne.

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De Addis Ababa à Arbaminch – 4 jours, 447 km

Nous avons quitté Addis Ababa en convoi, avec les camions de support du Tour d’Afrique à l’avant et à l’arrière du groupe et des cyclistes éthiopiens (généralement sans casque!) pour bloquer les véhicules en provenance des rues transversales. Comme tous les convois que nous avons faits à date, cette expérience était pénible, mais très bénéfique à notre sécurité, la circulation autour d’Addis étant assez chaotique.

Les quatre jours qui allaient nous amener à Arbaminch ont été plus difficiles que prévus, car on s’attendait à ce que le terrain soit relativement plat une fois passés la capitale éthiopienne, et on avait quand même des journées avec plus de 1000 m de montées. De mon côté, j’avais aussi un rhume, qui allait éventuellement se transformer en infection de la gorge et des sinus… pas de quoi aider à mon niveau d’énergie, même si j’ai réussi à rouler toute la distance.

Nous avons au moins pu profiter des bons jus de fruits frais pressés de l’Éthiopie à quelques reprises, et on ne se privait pas trop… quand ça coûte à peine 0,50$ pour un bock à bière rempli de jus frais, pourquoi se contenter d’un seul? Et quand, 100 m dépassé le bar à jus où on est arrêté pendant le trajet de vélo, on voit un café qui vend des gâteaux, pourquoi passer son tour? On est allés chercher notre énergie là où on pouvait… La quatrième journée, on est aussi passés dans des plantations de bananes, et nous pouvions acheter des bananes fraichement cueillies à bon prix. C’est vraiment meilleur que les bananes mûries dans le transport que l’on retrouve au Québec.

Arbaminch

Nous campions à Arbaminch, la principale ville du Sud-Ouest de l’Éthiopie, pour notre journée de repos. En arrivant au camping, je me suis dépêché de monter ma tente, puis j’ai réparé les fermetures éclair : une des deux portes ouvrait uniquement au tiers, et l’autre, à un peu plus que la moitié – pas de quoi que je pouvais endurer encore bien longtemps, surtout pas jusqu’en Afrique du Sud. Du WD-40, des pinces à sourcil, une brosse à dent, de l’eau savonneuse et beaucoup de patience ont été nécessaires, mais j’en suis venu à bout, et mes deux portes ouvrent maintenant à 100%. Soulagé que ma réparation ait fonctionné, j’ai pris ma dixième douche en six semaines (on se lave à l’eau courante quand on peut). Je suis ensuite allé manger mon premier souper de la journée, puis, deux heures plus tard, mon deuxième.

Le lendemain matin, je suis allé dans un café internet pour mettre mon blogue à jour et répondre à quelques courriels, puis, en après-midi, j’ai joint un petit groupe qui se rendait au lac Chamo pour une excursion en bateau.

Lac Chamo et Crocodile Market

Nous nous sommes rendus en taxi au lac Chamo, où nous avons pris un bateau avec deux touristes néerlandais amateurs d’oiseaux. Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Crocodile Market, une plage où les crocodiles vont se faire dorer au soleil qui est, selon le Lonely Planet, un des meilleurs endroits pour les observer en Afrique. Nous n’avons pas été déçus : nous avons vu une foule de crocodiles, mais aussi des hippopotames, des pélicans, et certaines espèces d’oiseaux rares selon les ornithologues amateurs présents sur le bateau.

En vrac

  • Ce voyage me permet de découvrir à quel point les débarbouillettes pour bébés (baby wipes), c’est génial. En plus de nous permettre de nous laver quand on n’a pas accès à l’eau courante, elles peuvent servir de substitut aux papiers mouchoirs… ça fait beaucoup moins mal quand on a le rhume, et ça évite d’assécher davantage un nez déjà endommagé par le soleil.
  • Je ne vous ai pas vraiment parlé de la nourriture que nous mangeons à tous les jours à date, alors je vais faire ça maintenant…
    • Le matin, il y a toujours du pain, du beurre d’arachides et de la confiture, accompagnés soit de gruau, ou, une fois sur quatre environ, de muesli. Les jours de gruau, je me contente d’un sandwich au beurre d’arachide et à la confiture, parce que je fais une écoeurantite de gruau. Je pense qu’à mon retour au Québec, ça va prendre du temps avant que je remange des flocons d’avoine autrement que sous forme de croustade, de carrés aux dates ou de biscuits.
    • Le midi, on se fait des sandwichs avec du pain, du beurre d’arachides, de la confiture, et, dépendant des jours, du fromage (parfois La vache qui rit!), des tomates, du thon, du steak haché ou d’autres sources de protéines.
    • En arrivant au camp, on a de la soupe à volonté.
    • Au souper, on mange très bien, beaucoup mieux qu’à la maison pour la plupart d’entre nous. L’équipement de cuisine de nos cuisiniers est limité, et on mange donc souvent des plats mijotés, mais on a toujours des féculents et des fruits/légumes en accompagnement. Quand on est chanceux, on a même de la viande cuite sur charbon de bois, comme illustré par une photo ci-dessous. Je trouve que nos cooks font un excellent travail pour nous nourrir.

En chiffres

Distance parcourue en quatre jours : 447 km
Nombre d’heures sur le vélo : 23
Calories brûlées : 10 500

En photos

Livraison de bidons d'eau remplis à la source du village à l'aide d'un âne. Je ne voudrais pas être l'âne sur la photo...

Route à-travers une plantation de bananes

Crocodiles et pélicans sur le bord du lac Chamo

Cuisson du poulet pour notre souper... miam!

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De Gondar à Addis Ababa – 7 jours, 719 km

Le 14 février, nous avons entamé une série de 7 jours de vélo remplie de superbes paysages, entrecoupée d’une journée de repos à Bahir Dar. Les deux premières journées étaient relativement faciles, particulièrement la deuxième, faisant seulement 60 km – ce qui nous a permis d’arriver à Bahir Dar avant midi et de profiter de la ville en après-midi. J’y ai trouvé de la crème glacée, du jus frais pressé et des beignes… de quoi me rendre heureux. Encore une fois, j’ai continué à marcher un peu dépassé les zones touristiques, et j’ai trouvé le marché public de Bahir Dar, où les résidents des villages environnants viennent vendre leur récolte de la journée. Il y aurait eu de superbes photos à prendre, mais la plupart des gens refusaient de se faire prendre en photo (ou s’en allaient en courant quand ils pensaient que j’allais les prendre en photo…), alors on va s’en tenir à la photo suivante :

Marché public de Bahir Dar

Le lendemain, une bonne partie de notre groupe est allé visiter un monastère sans grand intérêt en avant-midi, puis, en après-midi, nous sommes allés voir les chutes du Nil Bleu, qui sont supposément les deuxièmes plus importantes en Afrique après les chutes Victoria (Victoria Falls). Elles sont beaucoup moins vigoureuses que dans le passé suite à la construction d’une centrale hydroélectrique, mais quand même très jolies :

Chutes du Nil Bleu

Les cinq jours suivants ont été remplis de côtes, avec un total de plus de 8000 m de montées en 5 jours. C’était un très bon exercice, surtout que nous étions à plus de 2000 m d’altitude la majeure partie du temps, et que l’oxygène se fait un peu plus rare à cette hauteur. Le point fort de la semaine a été la descente et l’ascension de la gorge du Nil Bleu, creuse d’un peu plus de 1300 m. Cette dernière me faisait penser au Grand Canyon, à cause de sa géologie, de sa profondeur (le Grand Canyon fait environ 1500 m de profond à partir du South Rim), et de la différence de végétation et de température entre le haut et le bas. Voici une photo prise à partir du pont qui traverse la rivière, au fond de la gorge :

Gorge du Nil Bleu

La montée se faisait sur 20 km, pour une déclivité moyenne de 6,5%. Je l’ai réalisée en 2h44 incluant les arrêts, ce que je trouve très satisfaisant… mais qui est exactement le double du temps du cycliste le plus rapide du groupe, un Allemand dans la quarantaine qui l’a faite en 1h22!

Le lendemain, nous avions un superbe site de camping sur le bord de la gorge d’un affluent du Nil Bleu dont j’ai oublié le nom. Voici la vue que j’avais à 15 pas de ma tente :

Vue à partir du camping...

La dernière journée, nous sommes arrivés à Addis Ababa, la capitale de l’Éthiopie, qui est aussi la capitale diplomatique de l’Afrique. Nous avions une journée de repos, que j’ai passée à soigner un rhume en me reposant, en mangeant et en faisant des emplettes pour la semaine à venir. Faute de matériel, je n’écrirai donc pas de billet spécifique sur Addis Ababa, et je vais me contenter de dire qu’on y trouve de la très bonne pizza… Je vais me remettre à explorer davantage les villes où on s’arrête quand j’aurai plus d’énergie qu’à Addis.

En vrac

La circulation en Éthiopie peut être chaotique, où le partage de la route se fait entre beaucoup plus d’intervenants qu’au Québec : autos, camions, vélos, piétons, tuk-tuks, chèvres, vaches, moutons, calèches… je cherche encore à comprendre les règles de la circulation en Éthiopie, mais voici ce que j’ai compris à date :

Pour les piétons

  • Circuler sur l’accotement en gravier est inacceptable. Il faut absolument marcher sur la partie asphaltée de la route, idéalement le plus proche possible du milieu de celle-ci.
  • Si on remarque qu’un cycliste s’en vient dans notre direction et qu’on est dans son chemin, on doit rester au même endroit. Si on n’est pas dans son chemin, on doit se déplacer pour l’être.
  • Il ne faut surtout pas regarder avant de traverser la rue. Il faut plutôt faire comme les ânes et foncer… après tout, si des véhicules ou des cyclistes s’en viennent, c’est à eux de nous éviter. Cette règle s’applique aussi (d’autant plus?) aux policiers.

Pour les camionneurs

  • La notion de dépassement sécuritaire, si elle existe, en est une dont il faut constamment repousser les limites.

Pour les vaches

  • On traverse la rue quand ça nous tente, idéalement en troupeau.

Pour les cyclistes

  • On est vigilants!

En photos

Voici quelques autres photos prises en Éthiopie… vous pouvez cliquer dessus pour les agrandir :

Vaches traversant la route

Transport de foin par des humains sur le bord de la route

De nombreuses familles éthiopiennes habitent encore dans ces huttes typiques en milieu rural

Belle route sur laquelle nous avons roulé

Beau paysage

En chiffres

Distance parcourue en 7 jours : 719 km
Temps sur le vélo : 36 h
Calories brûlées : 18 209

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Gondar

Les 12 et 13 février, nous avions deux jours de repos bien mérités à Gondar, en Éthiopie, après 8 jours de vélo. La première journée, j’en ai profité pour me reposer et reprendre des forces, et la deuxième journée, j’ai visité un peu la ville.

Gondar est principalement connue pour sa Royal Enclosure, un site de 7 hectares qui est classé patrimoine mondial de l’Unesco. C’est l’empereur Fasilides qui a désigné la ville comme capitale de l’Éthiopie autour de 1635, en se basant sur sa position géographique enviable (entourée de montagnes, donc dure à prendre, et à plus de 2100 m d’altitude, donc sans risques de malaria). Il y a tout d’abord construit un château, puis ses successeurs y ont ajouté des dépendances, comme une salle de réception, des écuries, un sauna, des cages à lions… La ville est demeurée capitale de l’Éthiopie jusqu’en 1865, et la Royal Enclosure a été relativement bien conservée malgré les dommages causés par l’armée de l’air britannique en 1943 lorsqu’elle l’a bombardée pour libérer l’Éthiopie des Italiens de Mussolini qui y avaient établi refuge. Le site vaut donc la visite, et, à mon avis, ça vaut aussi la peine de payer 100 birr (6$…) pour une visite guidée, étant donné l’absence totale de panneaux d’interprétation:

Royal enclosure de Gondar

En s’éloignant de la Royal Enclosure de deux coins de rues, on arrive dans un quartier résidentiel typique que peu de touristes semblent visiter à en juger par la mine amusée des résidents qui me voyaient.

Voici comment la plupart des gens font leur lavage, en l’absence de laveuse (ou d’eau courante, ou d’électricité…):

Femmes faisant leur lavage devant leur maison

Les tuk-tuks sont des véhicules motorisés à trois roues qui sont omniprésents dans les pays en développement et servent au transport abordable de passagers. Ils ont souvent des moteurs deux temps (pensez à votre vieille tondeuse) et sont donc généralement très polluants, mais on en retrouve aussi avec des moteurs 4 temps et d’autres au gaz naturel comprimé (à Delhi par exemple). Voici comment on répare une crevaison sur un tuk-tuk:

Réparation de crevaison sur un tuk-tuk

Je vous laisse là-dessus pour mes impressions de Gondar. À bientôt!

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Une première photo d’Éthiopie

Je suis maintenant à Bahir Dar, ville où se trouve le lac Tana, qui est la source du Nil Bleu. Ça fait déjà un mois que nous sommes partis, et nous avons donc environ le quart du voyage de complété.

Nous avons une journée de repos ici demain, et je pensais en profiter pour mettre plusieurs photos sur mon blogue. Toutefois, avec la vitesse de la connexion internet (l’infrastructure de télécom est un peu déficiente ici), toute ma journée va y passer si je fais ça… alors que je planifie aller sur le lac et visiter des chutes.

Je me contente donc de vous envoyer une photo, avec la fonction Post By Email de WordPress, qui me semble plus gagnante que l’interface web de WP dans les conditions actuelles. Le jus que je tiens est un jus mixte de mangue, avocat, papaye et fruit de la passion (si je me souviens bien).

Je vous donnerai davantage de nouvelles un autre tantôt. A+!

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De Khartoum à Gondar – 8 jours, 853 km

Nous venons tout juste de terminer une semaine de vélo assez difficile entre Khartoum, au Soudan, et Gondar, en Éthiopie. Difficile à cause de la chaleur, des routes, de la fatigue, de la diarrhée… comme nous l’a si bien dit la responsable du groupe, Each day brings a new challenge. Ceci dit, chaque jour a aussi amené de très beaux paysages et d’agréables expériences…

Nous sommes partis de Khartoum le 4 février vers 7h15, et nous avons goûté à un fort vent de face (probablement autour de 40-50 km/h) pendant les 80 km avant le dîner. En après-midi, nous roulions dans une autre direction et le vent était rendu de côté, ce qui est beaucoup moins forçant. Il commençait à faire chaud, par contre, et ça a continué le lendemain : nous avons fait environ la moitié des 155 km de la journée sous une température d’environ 45°C au soleil.

Les trois jours suivants ont sans contredit été les plus difficiles pour mon vélo et moi. Les distances étaient un peu plus courtes – autour de 90 km par jour – mais nous devions rouler sur des chemins de terre assez maganés par moment, avec de fortes ondulations (motifs de roues de tracteur dans le sol qu’il était impossible d’éviter). Mes pneus Schwalbe Marathon Supreme ont très bien résisté et je n’ai eu aucune crevaison, contrairement à certains qui en ont eu près d’une dizaine, mais ce n’était pas l’idéal de rouler sur ces chemins avec des pneus de 35 mm de large – mes plus gros – et sans suspension… Mon corps a subi beaucoup de vibrations, et mon vélo aussi. Bilan des trois jours : une selle brisée (et irréparable ici; elle est sortie de son armature de métal) – je l’ai réparée avec des tyraps (attaches de nylon) et remplacée par ma selle de rechange à la fin de la journée – , une pédale qui a perdu un morceau et avec laquelle je ne peux plus clipper mon soulier, un cyclomètre qui est sorti de son support, un frein à disque qui a dû être réajusté, un multitool qui a perdu un morceau… il était temps que ça finisse!

Le sixième jour, nous étions de retour sur des routes pavées – alléluia! La route était agréable, et nous avons traversé la frontière entre le Soudan et l’Éthiopie sur l’heure du midi. Nous avons dû attendre un peu plus d’une heure dans le bureau des douanes éthiopiennes, pendant qu’ils retranscrivaient manuellement les informations de nos passeports dans un gros registre, mais nous avons quand même pu arriver au camp relativement tôt. Il fallait bien se reposer un peu, car les deux journées qui s’en venaient allaient comporter beaucoup de côtes…

Je me suis réveillé le septième jour avec la nausée et la diarrhée – comme plusieurs personnes dans le groupe, c’était possiblement notre cadeau de bienvenue en Éthiopie – mais j’ai réussi à rouler quand même, en y allant tranquillement, surtout dans les montées (environ 1200 m de montées cette journée-là). Le lendemain, je me sentais mieux – heureusement – et j’ai profité de très beaux paysages et d’une belle route avec un peu plus de 2500 m de montées. Nous sommes maintenant à 2300 m d’altitude, et la température est beaucoup plus modérée qu’au Soudan.

Premières impressions sur l’Éthiopie

L’Éthiopie est un pays pauvre (PIB par habitant de 360 $) et très populeux (88 millions d’habitants; taux de fécondité de 6,07 enfants par femme), mais qui jouit de très beaux paysages. La nourriture est excellente, aussi, à en juger par l’ingéra, les tibs (morceaux de viande cuits dans du beurre clarifié) et le jus de mangue et avocat que j’ai consommés à date. Une source majeure de frustration, par contre, provient du nombre très élevé d’enfants (46% de la population a moins de 14 ans, comparativement à 16% au Canada) qui ne semblent avoir rien de mieux à faire que d’embêter les cyclistes qui passent par leur village : on se fait lancer des roches, frapper par des bâtons, une membre du groupe s’est fait frapper avec un fouet utilisé pour fouetter un âne… Certaines personnes (dont moi) se sont aussi fait voler des bouteilles d’eau, et nous avons tous été sollicités plusieurs centaines de fois par jour par de jeunes éthiopiens qui criaient « Money! Money! » alors que nous passions devant eux à vélo. Ça fait un peu réfléchir sur l’impression qu’ils ont des Blancs suite à l’aide internationale qu’on leur fournit…

Il nous reste 23 jours en Éthiopie, et je sens que ça va être difficile par moments, mais nous devrions être récompensés par de superbes paysages si je me fie à ce que nous avons vu à date.

En vrac

  • Dans le Sud du Soudan, c’était parfois difficile d’arrêter dans certains villages pour acheter une boisson gazeuse sans se faire entourer par des dizaines d’enfants intrigués par la couleur étrange de notre peau. À un moment donné, je suis arrivé dans un village et j’ai vu une foule d’environ 100 enfants qui semblaient entourer quelqu’un. J’ai levé la tête et j’ai vu Bastian, un néerlandais du groupe qui mesure 6 pieds 7 pouces, et je me suis dit que sa grandeur devait être l’attraction. Mais non, quand il est parti, les mêmes enfants se sont massés autour de moi et d’une autre cycliste qui venait d’arriver… la police est intervenue pour disperser la foule (« Yalla! Yalla! »), mais deux minutes après, la foule s’était reformée! Les enfants n’étaient pas agressants, mais c’est quand même fou de voir à quel point on peut être une attraction.
  • À mon premier soir à Gondar, je suis allé souper dans un resto Éthiopien typique avec quelques membres du groupe, dont deux sont d’origine éthiopienne. Nous avons mangé un très bon souper, avec jus frais pressé, pour moins de 3$ par personne. Une employée du restaurant a aussi préparé du café selon la manière traditionnelle éthiopienne devant nous, ce qui implique qu’elle a fait rôtir les grains de café juste avant de le préparer. La cérémonie du café a duré une bonne heure.

En chiffres

Nombre de jours : 8
Kilomètres parcourus : 853
Calories brûlées (estimation) : 23 422
Temps passé sur le vélo : 45 h 24
Distance totale parcourue depuis le début : 2 792 km

En photos

La section en photos est en grève cette semaine, suite à la disparition mystérieuse de mon appareil photo dans les 48 dernières heures. Soit que je suis vraiment aveugle et que je ne regarde pas au bon endroit (même si j’ai cherché pas mal partout), soit que je me le suis fait voler, ce qui est malheureusement très possible en Éthiopie si on se fie à l’histoire récente du Tour d’Afrique. C’est dommage, car j’avais pris plusieurs photos dans les trois dernières semaines – dont certaines bonnes! – mais c’est la vie…

Une cycliste du groupe m’a prêté son deuxième appareil photo pour me dépanner, alors j’ai pu recommencer à en prendre hier, et je vais essayer de m’en acheter un dans les prochaines semaines si je trouve de quoi de potable.

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Vélo au Soudan: de Dongola à Khartoum

[Note: ce billet a été rédigé le 3 février. Je le mets uniquement en ligne aujourd’hui car c’est maintenant que j’ai accès à Internet.]

Si vous pensez que vous êtes trop petit pour faire une différence, essayez de dormir avec un maringouin dans une petite chambre fermée.

– Proverbe africain

Ouaip, la saison des maringouins est commencée. Après avoir essayé de dormir avec une dizaine d’entre eux une nuit, je suis plus prudent avec l’ouverture de ma tente. Même en 20 secondes, ils sont plusieurs à être capables de se faufiler, alors il faut faire bien attention. On s’adapte par contre!

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La troisième semaine de vélo a été relativement facile, avec de très belles routes sur tout le trajet de Dongola à Khartoum, du beau temps et un vent de dos presque tout le temps. La principale difficulté est en lien avec la chaleur, qui dépasse les 35°C à l’ombre en après-midi dans le désert soudanais (et on roule au soleil, nous). Je vous rappelle que c’est l’hiver au Soudan aussi, et qu’on voit parfois des Soudanais avec des parkas pour se protéger du « froid ». Je suis content d’être ici en février plutôt qu’en juillet, où la chaleur doit être vraiment insupportable pour un Québécois comme moi.

Le premier jour, nous campions dans un camp surnommé le « dead camel camp » à cause de la présence de quelques carcasses de chameaux sur les lieux. Nous étions à proximité du Nil, alors j’en ai profité pour m’y rendre et prendre quelques photos.

Le deuxième jour, j’ai tout simplement relaxé, « vedgé » et jasé avec les autre pendant quelques heures après mon arrivée au camp parce que je trouvais la chaleur écrasante et je n’avais le goût de rien faire d’autre, pas même de lire.

Le troisième jour, nous avons eu l’agréable surprise d’avoir un « coke stop » (un vendeur de boissons gazeuses fraîches sur le bord de la route) avec de l’ombre et des lits juste avant notre camping. Nous sommes plusieurs à en avoir profité pendant près d’une heure avant de se rendre au camp. Des lits à l’ombre en après-midi, c’est une rareté dans le désert…

Le quatrième et dernier jour de vélo de la semaine était marqué par notre arrivée à Khartoum, la capitale du Soudan, avec un pénible convoi sous escorte policière et militaire de plus de 30 kilomètres pour passer à-travers la traffic de la ville. Le convoi était pénible pour nous, surtout pour ceux qui avaient envie et ne pouvaient s’arrêter, mais aussi pour les automobilistes, vu qu’on a apparemment créé un bouchon de plusieurs kilomètres de long.

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Khartoum

Ma première destination après avoir monté ma tente: l’Afra, un supermarché où on trouve presque de tout sous un même toit (dont des barres de chocolat et de la crème glacée!). C’est fou ce qu’un magasin qui ressemble à un gros Loblaws peut être attirant quand ça fait quelques semaines qu’on n’a pas eu accès à certains produits. La très grande majorité de notre groupe de cycliste s’est retrouvée là à un moment ou un autre dans la journée et demie que nous avons passée à Khartoum.

Dans ma journée complète de repos, j’en ai profité pour faire mon lavage et des commissions. Je suis aussi allé me promener sur le bord du Nil, où j’ai fait quelques rencontres intéressantes, dont celle d’un étudiant soudanais qui m’a demandé « Can I take 5 minutes of your time? » et qui voulait juste me jaser et faire connaissance, sans essayer de me vendre quoi que ce soit. Un peu plus tard, je regardais avec intérêt une foreuse s’activer sur un chantier, et le surveillant du chantier est venu me voir pour m’expliquer ce qu’ils faisaient (doubler le nombre de voies de la rue qui borde le Nil) et ce dont le projet aurait l’air une fois livré pendant une bonne dizaine de minutes.

Avec le peu que j’ai pu en voir, je dirais donc que Khartoum n’est pas encore très développée sur le plan touristique et que sa principale attraction est probablement ses résidents, très chaleureux et accueillants. Avoir eu plus de temps ici, j’aurais aimé faire davantage connaissance avec eux.

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En vrac

– Le son « p » n’existe pas en Arabe, ce qui même à une certaine confusion entre le b et le p. Plusieurs marchands m’ont offert « I will give you good brice » (plutôt que price) dans les dernières semaines, et j’ai vu un menu de restaurant qui offrait un jumpo purger. Ça fait sourire… mais même avec les erreurs de traduction, on apprécie quand même l’effort, car c’est beaucoup plus facile de s’imaginer ce qu’est un « jumpo purger » que la même chose écrite uniquement en arabe.

– Avec les émeutes en Égypte, ça fait drôle de se dire « heureusement, on est safe, on est rendus au Soudan! » compte tenu de la réputation du pays (le Ministère des affaires étrangères canadiens avait un avis recommandant d’éviter tout voyage au Soudan jusqu’aux dernières nouvelles parce que c’est trop risqué, alors que je ne me sens pas moins en sécurité qu’à Montréal ici).

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De Louxor, Égypte à Dongola, Soudan

La deuxième semaine du voyage s’est très bien passée dans l’ensemble. En voici un petit résumé:

De Louxor à Assouan, en Égypte

La première journée, nous avons quitté Louxor en direction de Epfu, un peu plus de 100 km plus loin. J’ai rencontré un peu d’adversité cette journée-là: trois roches lancées par des enfants ont atteint mon vélo, puis, un peu plus loin, je suis tombé de mon vélo après avoir frappé la roue arrière d’un kid qui zigzaguait de manière imprévisible devant moi pour me bloquer la route, sous le regard amusé d’une bonne centaine d’enfants du village. Une vingtaine de kilomètres plus loin, je suis passé un peu trop proche d’un enfant qui attendait sur le bord de la route en tenant une branche d’arbre, et il en a profité pour m’en donner un coup dans le dos.

Morale de l’histoire: des enfants qui s’ennuient et qui manquent de supervision parentale (les parents travaillent de longues heures), ça peut faire des conneries, et il vaut mieux se méfier. Aussi, pour les roches, on peut minimiser les risques d’en recevoir en regardant les enfants et en leur disant « hello » tant qu’ils sont à distance de nous en lancer (ils sont un peu plus gênés d’en lancer dans ce cas-là).

Le deuxième jour, on se dirigeait vers Assouan, ville portuaire, et la portion vélo de la journée s’est déroulée sans problèmes. Rendus à Assouan, nous avons monté nos tentes, puis je suis allé me promener avec quelques collègues. Cinq d’entre nous avons choisi de faire un tour de felouque (genre de voilier) sur le Nil, une excursion très relaxante de trois heures où j’ai pris une tonne de photos et qui ne nous a même pas coûté 6$ par personne. On en a ensuite profité pour aller manger du poisson dans un resto recommandé par le Lonely Planet – le poisson, grillé, nous était servi entier et était délicieux.

Traversier vers le Soudan

Nous avions été prévenus que cette expérience serait un peu chaotique, et nous n’avons pas été déçus. Arrivés au port, on a passé les douanes pour quitter l’Égypte, puis on a attendu sur le quai avec nos bagages (transportés par camion) pour embarquer sur le traversier qui nous amènerait au Soudan le lendemain. Lorsqu’on a eu le OK, lundi vers 11h00, on a fait quelques voyages pour amener nos vélos sur le deck du bateau, puis nos sacs/valises dans des cabines qui nous avaient été réservées. On devait se bousculer avec les Égyptiens et Soudanais qui étaient sur le bateau et étaient tous très pressés d’embarquer avec leurs tonnes de bagages (par exemple: un monsieur qui transportait 4 centrifugeuses, un autre avec deux télévisions 21″ à écrans cathodiques, etc.).

À cause de contraintes d’espace, la moitié d’entre nous devait dormir sur le deck du bateau plutôt que dans des cabines, et je me suis porté volontaire. Il fallait donc réserver de l’espace, très prisé, sur le deck si on voulait dormir, et c’était premier arrivé, premier servi. Un gentil backpacker m’a cédé environ 25 pieds carrés de terrain, et j’ai installé une bâche pour me protéger du soleil et marquer mon territoire (ça semble un peu sauvage dit de même, mais c’est comme ça qu’il fallait agir si on voulait dormir…) La nuit venue, j’ai dormi avec un autre cycliste dans ce petit espace, et j’ai très bien dormi d’ailleurs: la température était juste correcte et j’avais une superbe vue sur un ciel étoilé sans pollution lumineuse.

Le lundi soir, nous avions rempli deux formulaires pour les douanes soudanaises, mais ces formulaires, en plus de nos demandes de visas, n’étaient pas suffisants: avant de pouvoir débarquer le mardi midi, nous avons dû remplir deux autres formulaires, dont un nous était présenté en deux copies, entre lesquelles une feuille de papier carbone était insérée (oui, ça existe encore). On était donc rendus à cinq formulaires, auxquels il faut ajouter notre permis pour prendre des photos au Soudan, pour un total de six formulaires pour entrer dans ce beau pays.

Vélo au Soudan: de Wadi Halfa à Dongola

Trois belles journées de vélo ont suivi notre arrivée au Soudan, où nous avons été accueillis par un beau vent de dos qui nous a suivi durant presque tout le trajet jusqu’à Dongola. C’est ainsi que mercredi, j’ai roulé 150 km en un peu moins de 5 heures, ce qui est assez rapide pour moi (surtout sur un vélo de cyclotourisme). Nous avions de très beaux paysages pour accompagner notre trajet les deux premiers jours.

Vendredi, nous sommes arrivés à notre camping à Dongola et nous avons pris une douche (eau tiède au bout d’un boyau d’arrosage sans embout, ça compte pour une douche, right?), puis on a fait notre lavage dans un seau d’eau. Commentaires entendus pendant que je frottais des bas blancs: « Forget it Pierre, your whites are never gonna be white again » et « That’s clean enough. I couldn’t do any better with mine. ». Ouaip, les blancs sont déjà bruns après deux semaines de vélo. Ça va être beau rendu à Cape Town… On en a ensuite profité pour se promener dans Dongola, où nous avons trouvé du succulent poulet BBQ, du yaourt, des falafels, du foul et des beignets qui ressemblaient un peu à des Timbits.

Les Soudanais sont très chaleureux avec nous, n’essaient pas de nous vendre des cossins à tout bout de champ, et on n’a pas besoin de négocier les prix avec eux à tout bout de champ. On est bien ici.

En chiffres

À venir – je n’ai pas les données avec moi ici.

En photos

À venir d’ici quelques semaines, quand j’aurai accès à une meilleure connexion internet (j’ai pu prendre des photos avec un appareil que mon ami Pier-Luc m’avait prêté comme backup, alors j’en aurai à vous montrer – il faut juste que je puisse les transférer sur le serveur pour cela).

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Louxor

Journée de repos à Louxor aujourd’hui. Nous étions quelques personnes à avoir réservé un tour de montgolfière pour ce matin, alors nous nous sommes levés autour de 5h30 pour prendre un taxi qui nous amènerait au point de rencontre pour le tour de montgolfière. À cet endroit, nous sommes embarqués sur un bateau qui devait nous amener de l’autre côté du Nil, là où la montgolfière était. Malheureusement, nous sommes restés plus d’une heure sur le bateau, sans démarrer, car la permission de la tour de contrôle pour le décollage de la montgolfière n’est jamais venue à cause de problèmes de conditions météo dans les airs (c’était très beau au sol). On s’est bien fait offrir de revenir le lendemain, mais nous quittons Louxor à vélo à 7h00, alors ce n’est pas une option. Comme nous a dit notre guide du Tour d’Afrique: This is Africa. Shit happens. La bonne nouvelle, c’est qu’on s’est fait rembourser à 100%, sans avoir à s’obstiner… il y a bien des compagnies québécoises desquelles ça aurait été plus difficile de ravoir notre argent.

Suite à cela, j’ai pris le reste de l’avant-midi relaxe, mais je suis tout de même allé dans un marché avec un confrère, et nous avons vu de superbes stands d’épices. J’ai acheté ce que je croyais être du safran pour un peu moins de 1$ pour 20 grammes (après avoir fait baisser le prix de 80% par rapport au prix demandé à l’origine), puis j’ai appris par la suite que je m’étais fait passer un sapin, et que j’avais acheté des pétales de tournesol plutôt. J’ai ensuite acheté un autre sac d’épice qui devrait être du safran, cette fois à environ 3$ pour 10 grammes, mais je ne suis pas prêt à dire avec certitude que c’en est après ma première expérience!

En après-midi, visite du temple de Karnak, un énorme temple dont la construction s’est étendue sur plus de 2000 ans: chaque nouveau roi égyptien y ajoutait quelque chose (colonnes, chappelle, obélisque, etc.), ce qui donne un résultat final très impressionnant.

J’ai terminé la journée par une promenade dans un marché typique (et pas trop touristique) avec des confrères albertains. Nous avons mangé de très bons pitas de falafels à moins de 0,20$ chacun, puis j’ai acheté de délicieuses fraises à un peu moins d’un dollar pour une livre. Il y a certainement de bonnes affaires à faire en Égypte quand on sait où chercher et qu’on est prêts à sortir des sentiers touristiques!

Je vous laisse pour préparer mes bagages, car nous repartons à vélo demain en direction d’Assouan, où nous allons prendre un traversier sur le lac Nasser vers Wadi Halfa, au Soudan. Je vais essayer de vous redonner des nouvelles d’ici 1-2 semaines, à partir du Soudan. À bientôt!

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